Le récurrent dossier du dépotoir public Berka Zerga revient à chaque fois dans les discussions. Sa gestion est constamment remise en cause. Les responsables locaux entre élus et membres de l'exécutif de la wilaya ont récemment abordé l'étude portant réalisation d'un centre d'enfouissement. En matière de pollution à risques sur la santé des habitants, aucune information n'a filtré sur l'alerte lancée par les habitants des cités Sidi Harb IV. Pas un seul mot également sur l'opération de démoustication que la commune de Annaba devait lancer fin février dernier. La société Agro Atlas et son insecticide le Vectobac agréé par l'Organisation mondiale de la santé et homologué en Algérie par les ministères de l'Agriculture, la Santé et de la Population et l'institut Pasteur avaient été sollicités. En attendant, la population devra se contenter des 70 nouveaux engins de ramassage des ordures ménagères que le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales a prévu de fournir à la wilaya. L'ambitieux projet portant protection des eaux du bassin Seybouse initié par l'Association nationale pour la protection de l'environnement et la lutte contre la pollution (Anpep) représente pour la population de Annaba un rayon de soleil. Ce projet intéresse particulièrement les habitants riverains de l'oued Seybouse de sept wilayas, à savoir Constantine, Oum El Bouaghi, Guelma, Souk Ahras, Skikda, El Tarf, Annaba. Le développement anarchique des activités agricoles et industrielles autour de cet oued long de 240 km est à l'origine de sa pollution totale. L'utilisation de son eau pour l'irrigation des terres agricoles est pour beaucoup dans les nombreuses maladies et les importantes pertes dans le cheptel. Cette situation alarmante a fait l'objet de plusieurs enquêtes de l'Anpep qui a mis en cause les pouvoirs publics locaux et différents autres acteurs. Ne limitant pas à ce stade son intervention, cette association a mis en place une opération de protection des eaux de l'oued Seybouse et de sauvegarde des richesses de tout le bassin. D'une durée de 8 mois et prévue en 3 étapes, elle sera lancée le 1er mai prochain.Sensibilisation des populations (agriculteurs, industriels, habitants et milieu scolaire) à travers l'organisation d'expositions et les distributions de dépliants et autocollants dans les wilayas de Annaba, Guelma, El Tarf et Souk Ahras, figure au programme. « La dégradation de la qualité des eaux du fleuve Seybouse a atteint le point de non retour. La protection des eaux du bassin Seybouse nécessite le traitement des déchets industriels pour préserver cette richesse hydrique et, de là, la santé des citoyens. Le projet que notre association a conçu consiste en une campagne d'information et de sensibilisation à destination du grand public. Il débutera dans les prochains jours avec la collaboration des directions du ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement de 7 wilayas, de l'Agence du bassin hydrographique Constantinois-Seybouse-Mellegue, de la brigade chargée de l'environnement de la Gendarmerie nationale et des autorités locales », a affirmé M. Halimi président de l'Anpep. Le même projet prévoit des cycles de conférences débats et tables rondes sur différents thèmes dont l'impact de la pollution des eaux de l'oued Seybouse sur l'agriculture, la santé des citoyens et sur la faune et la flore ainsi que sur les dispositions réglementaires en matière de pollution. La réalisation d'un film documentaire d'une durée de 52 mn retraçant la situation du fleuve et la vie des ses riverains, ponctuera l'opération.