Les familles recasées à Béjaïa, dans les années 2004 et 2005, au niveau des deux cités Iheddaden et la Pépinière dans des F1, dénoncent «un manquement à l'engagement formulé à leur égard par les autorités». À savoir que leur installation provisoire dans ces studios ne saurait durer et que «des logements décents allaient leur être attribués dans un délai ne dépassant pas alors six mois», lit-on dans une lettre adressée conjointement au chef du gouvernement et aux ministères de l'Intérieur, de l'habitat et délégué à la Solidarité nationale et de la famille. Mais le provisoire devait manifestement durer encore pour ces familles nombreuses composées pour certaines «de 6 jusqu'à 11 éléments». Plaidant leur désarroi, ils décrivent les conditions difficiles dans lesquelles ils vivent ; les familles nombreuses contraintes de «se séparer de leurs enfants qui se retrouvent obligés de chercher ailleurs ou dormir». Il faut rappeler les tristes et controversés épisodes vécus par ces familles durant les premières années 2000. Ayant squatté des logements sociaux de 2001 à 2003, elles sont expulsées et ils improviseront, à la minute de leur évacuation, des campements de fortune à Bir Slam et à Tala Ouariane. L'APC se chargera de les recaser dans les F1 précités. Dans leur lettre, les protestataires reviennent sur une «déclaration du ministre de l'habitat» qu'ils datent de 2005, et selon laquelle «une suite favorable sera donnée». Mais sur 72 familles «seules 13» ont figuré dans la dernière liste d'attribution, où elles se verront bénéficiaires de logements de type F3. Les 59 familles restantes en recourent donc une «énième fois» aux autorités locales et aux ministères concernés, joignant à leur requête un listing des recasés, mentionnant pour chacun la date de dépôt de sa demande de logement social. La plus ancienne remontera à 1973.