La Fédération algérienne des consommateurs a abordé lors de sa réunion, pour la première fois les droits des consommateurs qu'ils soient juridiques, économiques ou sociaux. Le mouvement associatif algérien de défense des droits des consommateurs semble vouloir se réhabiliter après tant d'années d'inertie et d'inactivité, où beaucoup d'associations, se réclamant de cette mouvance, étaient soit absentes du terrain, soit ignorées par les pouvoirs publics. A l'occasion de la Journée internationale de défense des droits des consommateurs, la Fédération algérienne des consommateurs (FAC), regroupant en son sein une vingtaine d'associations, a pris l'initiative de célébrer cette journée en organisant, dimanche dernier, sa 9e rencontre nationale à El Oued, sous le slogan retenu mondialement : «La justice pour le consommateur maintenant». Si la rencontre a permis, pour la première fois, d'aborder la problématique des droits des consommateurs sous ses différents angles : juridiques, économiques et sociaux, il n'en demeure pas moins que «l'emprise» des officiels du ministère du Commerce et de ses différentes structures administratives locales ou centrales, sur l'évènement, était si pesante que la rencontre s'est vite transformée en une tribune pour reproduire les discours relatant les mesures et autres réalisations faites par l'administration dans le but de protéger le consommateur algérien. Pourtant, aux yeux du président de la FAC, Zaki Heriz, le consommateur demeure toujours «le dernier maillon» de toute la chaîne commerciale, en ce sens que ses droits sont bafoués d'abord par les producteurs, dont la qualité des produits n'est toujours pas assurée, puis par l'administration qui n'est pas encore arrivée à imposer totalement et avec toute la rigueur nécessaire les normes reconnues en matière de sécurité, d'information, de recours et autres. Pour sa part, le ministère du Commerce se défend de toute négligence et se dit entièrement dévoué à la cause des associations de protection des droits des consommateurs, bien que celles-ci se plaignent toujours d'un manque de financement. Sami Kolli, directeur de la qualité et de la consommation, affirme que le ministère en charge du secteur a déboursé, depuis 2003, 20 millions de dinars sous forme d'aides au mouvement associatif de défense des droits des consommateurs. Il n'a pas manqué de promettre aussi la prise en charge de l'épineux problème de manque de locaux pour les associations, tout en les invitant, cependant, à «afficher une plus grande disponibilité lorsqu'elles sont sollicitées pour donner leur avis avant la promulgation des lois et des réglementations en rapport avec la protection des consommateurs». A ce propos, le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a annoncé la promulgation prochaine de trois décrets concernant les informations devant paraître sur les produits mis sur le marché, la garantie des marchandises et des services ainsi que les conditions d'obtention des agréments nécessaires aux laboratoires de contrôle de la qualité privés et publics. Il convient de noter que la FAC a eu l'initiative de lancer, à l'adresse des consommateurs, une campagne de promotion de l'utilisation du couffin traditionnel pour bannir le sac en plastique. Cette campagne, qui nécessite la mobilisation d'importantes sommes d'argent, a eu, jusqu'ici, comme principal bailleur le groupe Cevital aux côtés du ministère du Commerce. La Fédération en appelle justement à la participation d'autres sponsors.