Les déchets hospitaliers d'une dizaine de cliniques privées partent au centre d'enfouissement technique (CET) d'El Berka Zerga La wilaya de Annaba a donné dernièrement son accord dans le cadre du Calpiref pour quatre projets privés pour l'installation d'autant d'incinérateurs, révèlent des sources proches du dossier. L'objectif est d'assurer un traitement dans les normes des déchets hospitaliers de la wilaya. D'autant plus que, jusqu'à preuve du contraire, aucune clinique privée ne dispose de cet appareil à Annaba. Tous les incinérateurs sont implantés dans des établissements publics de santé. En effet, selon une source proche de la direction de la santé de Annaba, il existe au total sept appareils installés à l'hôpital Ibn Sina, les établissements hospitaliers spécialisés (EHS) d'El Bouni et Séraïdi, l'EPH d'El Hadjar et les établissements publics de santé de proximité (EPSP) de cette commune et de Berrahal. Mais où partent les déchets hospitaliers d'une dizaine de cliniques privées, dont plusieurs assurent des accouchements et des interventions chirurgicales allant jusqu'à l'amputation de membres? A cette interrogation, un employé de la direction de l'environnement de la commune d'El Bouni répond: «Au centre d'enfouissement technique (CET) d'El Berka Zerga». «Les cliniques médicales qui se respectent sont conventionnées avec des établissements de santé publique qui leur assurent la mission de l'incinération de leurs déchets hospitaliers. Mais il existe d'autres dont les propriétaires, peu scrupuleux, préfèrent jeter, dans des centres d'enfouissement, leurs déchets dont des organes anatomiques issus des amputations, des ablations et des accouchements au lieu de payer la prestation l'incinération. Ce qui représente un risque de contamination pour les agents du CET El Berka Zerga. Cela leur coûtera une dépense dérisoire en guise de bakchich versé aux gardiens pour éviter de délivrer une autorisation communale», expliquent plusieurs médecins au fait de ce dossier. Plus grave encore, la gendarmerie a saisi la semaine dernière huit quintaux de films radiologiques dont chaque unité porte la fiche de son malade sur la route reliant les wilayas de Annaba et Guelma, à hauteur de la commune de Oued Zenati. Le mis en cause a avoué lors de son audition par les enquêteurs que ces films radiologiques sont issus du service de l'imagerie de l'hôpital Ibn Rochd de Annaba. Selon la procédure d'usage, il est recommandé l'incinération des films radiologiques non archivables. Cependant, la négligence chronique des services de l'hôpital Ibn Rochd, notamment dans la protection des secrets professionnels des malades, est également édifiante. Un autre scandale qui renseigne, on ne peut mieux, sur le manque de considération des patients algériens encore moins au secret professionnel de leurs dossiers médicaux.