Un assainissement financier a été récemment décidé au profit du complexe lainier Lasa par le groupe industriel Texmaco après avoir frôlé l'essoufflement à cause des dettes antérieures et une pression exercée par les détracteurs du secteur. L'effacement de ces mêmes dettes, un allègement fiscal et para-fiscal, une prise en charge des dépenses relatives à la gestion du personnel, les charges du départ volontaires et les retraites comprises avec d'éventuelles facilités bancaires sont autant de mesures capables d'insuffler un sang nouveau au complexe naguère figurant sur la liste des 1200 entreprises publiques à privatiser à l'échelle nationale. Cette relance est, d'après M. Rezaïguia, le PDG de Lasa, « porteuse de stabilité pour le complexe, voire de recrutement du personnel dont acte, car nous venons d'engager pour des besoins immédiats 13 employés répartis à travers plusieurs services que nous comptons renforcer ». Les capacités de l'usine étant de 1500 travailleurs, l'administration compte s'impliquer dans la politique locale de l'emploi tout en respectant les critères de rentabilité et son équilibre financier. Concernant la représentativité des travailleurs, l'entreprise se limite pour l'heure actuelle au comité de participation sans section syndicale. Une démission collective de 388 signataires sur les 400 employés que compte l'usine des rangs de l'UGTA argumentée par des documents nous a été par ailleurs émise par le PDG du complexe en réponse à une correspondance émanant de l'union locale de l'UGTA invitant l'administration à provoquer une assemblée générale élective. Pour rappel, une première tentative du genre a dégénéré en date du 5 mars 2005 en bataille rangée entre partisans de l'ancienne section syndicale et opposants. M. Rezaïguia nous a déclaré à ce propos qu'« il s'agit d'un conflit syndico-syndical que l'administration refuse de gérer ». Le même responsable a ajouté qu'« il faut chercher ailleurs les raisons de cette désaffection chez les employés de Lasa ». La tension est montée d'un cran à l'approche de l'assemblée générale élective prévue pour aujourd'hui, tel que décidé par l'union locale, ce qui a amené le PDG à déclarer : « Les conditions ne sont pas réunies pour assurer la stabilité et la sécurité de l'entreprise. » Après avoir surmonté les difficultés financières, Lasa risque d'être affectée par un interminable conflit syndico-syndical.