Le retard enregistré en matière de logements est flagrant. De ce fait, le wali de la wilaya de Saïda, Saïd Meziane, a réuni, ce lundi, au théâtre régional de la ville des eaux, les entrepreneurs et les directeurs de l'OPGI, DUC et DLEP en vue de recenser les problèmes, d'en connaître les causes et d'apporter ainsi les correctifs qui s'imposent. Le wali, qui a visité les travaux de réalisation de 1 730 logements sociaux et 1 000 dans le cadre du LSP à Haï Salem (Saïda), se dit outré et désagréablement surpris : «C'est une catastrophe sur tous les plans, on n'a pas encore terminé le programme 2005/2010, alors que normalement, on devrait attaquer le programme quinquennal 2010 /2014. Après évaluation, sur 40 entreprises, j'ai constaté que 39 entreprises ont des retards de 6 à 36 mois. Un seul entrepreneur a terminé dans les délais». Lui emboitant le pas, le DLEP (Directeur du logement et des équipements publics) affirme : «Il y a des retards considérables, les programmes de 2005/2009 n'ont pas encore été achevés». Abondant dans le même sens, le directeur de l'OPGI dira : «Il y a 9 304 logements non lancés, 5 000 lancés.» Saïda est tristement célèbre pour ces retards dans la construction et citée à Alger comme mauvais exemple. Quant au DUC (Directeur de l'urbanisme et de la construction), il dira : «Nous sommes là, on va régler les problèmes dans le cadre de la réglementation.» Un entrepreneur prenant la parole lors des débats dira : «Nous manquons cruellement de main-d'œuvre. On peut réaliser 1 000 logements en 16 mois pour peu que les facilités existent et les entraves administratives disparaissent. Nous sommes confrontés au retard dans l'approvisionnement du sable, du ciment cédé parcimonieusement de même pour la briqueterie, produits livrés 10 jours après la commande. Et pour couronner le tout, l'Inspection du Travail, qui pousse le zèle à nous sanctionner et ester en justice pour un simple casque non utilisé par mégarde par un ouvrier.» De son côté, un jeune entrepreneur dira : «On attend depuis 3 mois les livraisons de ciment de la commune de Hassasna, j'ai été obligé d'acheter le produit à Oran à un prix exorbitant. L'administration n'est pas à l'écoute des entrepreneurs.» Le wali a demandé à l'assistance de recenser tous les problèmes, de désigner leurs représentants pour régler cette situation fort fâcheuse. Un rendez-vous est prévu pour la semaine prochaine, regroupant les entrepreneurs désignés et les directeurs de DLEP, DUC, OPGI fraîchement installés.