Après une semaine de débrayage des agents des APC chargés de la collecte des déchets ménagers, les ordures envahissent la capitale. La capitale croule sous des tonnes d'ordures. Ce constat est l'attribut de la quarantaine de communes dont le personnel chargé de la collecte des déchets ménagers, a entamé un mouvement de grève depuis une semaine. Déjà qu'en temps normal, les collectivités locales peinent à gérer le ramassage des ordures ménagères, alors maintenant la situation s'est aggravée davantage. Les citoyens, qui sont pénalisés par cette situation ont recours, afin de se débarrasser de leurs déchets ménagers, à l'incinération. «Cela fait plusieurs jours qu'on n'a pas vu les camions de l'APC, nous sommes dans l'obligation de brûler les sachets d'ordures afin de réduire les émanations d'odeurs et la prolifération d'insectes», diront des habitants de la commune de Réghaïa. D'autres n'ont pas manqué de soulever la question de l'absence des autorités, telles que la wilaya et le ministère de l'Environnement. En effet, dans pareille conjoncture, il aurait été indiqué de transférer, pour un temps, les moyens nécessaires à la collecte des ordures des communes (Netcom), et ce, en attendant la reprise du travail des agents des APC. Outre cette suggestion, d'aucuns n'omettront pas de rappeler que lors de la visite du président de la République française, les pouvoirs publics ont fait preuve d'un entrain sans égal pour redonner à la capitale sa blancheur perdue. Un soupçon de cette même ferveur aurait épargné à nos concitoyens de se retrouver encerclés par des ordures, avec tous les risques que cela implique sur le plan de la santé publique. Par ailleurs, à quoi sert un ministère de l'Environnement, si dans de pareilles circonstances, il n'intervient pas ? Les dernières déclarations de ce même ministère, faisant état de l'éradication de 5000 décharges sauvages depuis le mois d'octobre, doivent d'être revues, puisque la plupart d'entre elles sont rouvertes. Avec la grève des agents des APC, de nouvelles décharges sont également apparues. Les exemples qui illustrent cette situation de déliquescence (de manque de civisme) ne manquent pas. A Bordj El Bahri, les autorités locales ont mis des moyens colossaux pour éradiquer une décharge se trouvant à la nouvelle cité Cosider, il aura fallu quelques jours seulement à cette décharge pour reprendre ses droits. Pis encore, cette dernière s'est agrandie. Actuellement, il ne s'agit plus d'un tas d'ordures amoncelé sur une superficie restreinte, mais d'une décharge qui s'étend sur plusieurs dizaines de mètres. Il faudra autant de moyens, sinon plus, pour en venir à bout. L'annonce d'un prochain mouvement de grève, qui sera lancé par les agents de Netcom, ne fera qu'aggraver la situation, car l'établissement assure la collecte au niveau de 28 communes, particulièrement celles du centre. En tout état de cause, les pouvoirs publics ont démontré une fois de plus que leur incapacité à gérer des situations exceptionnelles est endémique. Ils ont également, et comme à l'accoutumée, fait preuve de mépris envers le citoyen, qui est le cadet de leurs soucis.