Les dysfonctionnements dans certains établissements, le déficit en médecins spécialistes et la pénurie de produits et de médicaments ont été les principaux points soulevés lors de la session de l'APW. Le secteur de la santé, l'un des dossiers dominants de la 1ere session de l'APW de Mila, tenue les 2, 3 et 4 avril, a suscité une vive controverse.Des carences et des insuffisances en matière de couverture sanitaire, d'unités de soins «dormantes», de mauvaise prise en charge et de répartition incohérente des établissements hospitaliers, ont été mises à nu par les intervenants. «Certes, des insuffisances caractérisent le secteur, qui a toutefois enregistré des résultats palpables, surtout en matière de réalisation et de réhabilitation d'infrastructures sanitaires», reconnaît Ramdane Kaci, directeur de la santé. Et d'argumenter : «Nous comptons 107 spécialistes, 167 médecins généralistes, 5 EPSP, 39 polycliniques, 27 labos, 150 salles de soins et 5 services de maternité en milieu rural. Ceci dit, nous sommes dans les meilleurs ratios au niveau national et, dans le cours terme, nous agirons de sorte à implanter une polyclinique dans chaque commune». Enchaînant la plaidoirie de son secteur, il dira que «plus de 90% des salles de soins assurent la fonction paramédicale, en dépit du déficit d'agents de ce corps». A une question sur les maladies à transmission hydrique (MTH), il martèlera : «Nous n'avons pas de problèmes majeurs de MTH. Cette préoccupation est bien prise en charge par le biais de la grille sanitaire et les mécanismes mis en place à cet effet». Intervenant au cours des débats, le wali, M. Abderrahmane Kadid, concédera qu'«il y a des problèmes de gestion et de prise en charge des malades. Il faut axer les efforts sur la formation et le recyclage des personnels et redynamiser les salles de soins inexploitées, se trouvant dans les zones rurales». Les dysfonctionnements de quelques établissements de santé, le manque de réactifs et d'analyses, les pénuries de vaccin, l'insuffisance et la vétusté du parc d'ambulances, qui en compte 140, et le déficit en médecins spécialistes, surtout les gynécologues et les orthopédistes, ont constitué l'essentiel des récriminations des élus de l'APW. A propos de cette dernière problématique, le wali s'est engagé à loger une quinzaine de médecins spécialistes intéressés par une intégration dans la wilaya de Mila. Un élu s'est carrément insurgé contre la «dégradation complète de la prestation sanitaire et la rareté des médicaments». «Le bloc de chirurgie de l'hôpital Mohamed Medahi de Ferdjioua, où d'importantes détériorations induites par une étanchéité défectueuses sont signalées, est une véritable catastrophe», dira une élue. D'autres intervenants ont levé le voile sur l'incongruité de la promotion de quelques unités sanitaires au rang de polycliniques sans pour autant que ces dernières répondent aux normes. La concentration des polycliniques et des hôpitaux dans les grands centres urbains, tels Chelghoum Laïd, Mila et Ferdjioua, alors que d'autres agglomérations en pâtissent, a soulevé un véritable tollé.