Des patients optent souvent pour des cliniques privées pour se faire soigner ou faire de simples examens censés être disponibles dans les établissements publics. L'état des lieux du secteur de la santé dans la wilaya de Médéa, tel que présenté par le DSP, n'a pas beaucoup surpris les élus, lors de la 3e session de l'APW. La situation des hôpitaux est en effet peu reluisante et le secteur n'a pas tellement évolué dans le sens d'une amélioration des conditions d'hospitalisation, ni sur les plans structurel et médical. Même si les statistiques communiquées témoignent d'une volonté du personnel médical et paramédical qui travaille d'arrache-pied pour faciliter l'accès aux soins, la situation générale reste précaire. Les élus locaux estiment que les citoyens ne sont point satisfaits de la qualité des prestations et encore moins de l'accueil des malades au sein des services hospitaliers. Cela est dû, selon quelques intervenants, à la vétusté des infrastructures hospitalières qui ne répondent plus aux besoins de l'heure, ainsi qu'au fait que le personnel médical et paramédical soit débordé. Devant pareille situation, des patients optent souvent pour les cliniques privées, même hors wilaya, pour se faire soigner ou faire de simples examens censés être disponibles dans les établissement publics. «Pourtant, des budgets conséquents sont consentis par l'Etat. Malgré cela, des malades sont trimballés d'un hôpital à l'autre», déplore un élu de l'APW. Au terme de ces débats, le nouveau directeur de la santé (DSP) de la wilaya de Médéa, Salim Zegrar, a tenté d' expliquer la complexité du secteur, tout en donnant des promesses que des améliorations sont déjà envisagées dans les quelques semaines à venir. Il a souligné que ces insuffisances sont d'ordre purement organisationnel. La carte sanitaire de la wilaya est à revoir pour conforter la place de la santé de proximité, ce qui permettra de soulager les services hospitaliers qui subissent une grande affluence au quotidien. «Il est démontré que les populations rurales se rendent aux hôpitaux pour de bénignes blessures laissant, derrière elles, les salles de soins et polycliniques implantées dans leurs villages. Il s'agit d'un manque de confiance avéré qu'on doit prendre en compte pour remédier au dysfonctionnement incontestable de ces structures de proximité » souligne le DSP. Et d'annoncer que pour faire face au déficit en médecins dans les services d'imagerie au niveau des hôpitaux, une convention a été signée avec des radiologues privés afin qu'ils exercent une fois par semaine au sein des hôpitaux. Rappelons que la wilaya de Médéa, avec une population de plus de 832 000 habitants, ne compte que 6 hôpitaux. Ils ont une capacité d'accueil de 1338 lits. Selon le DSP, trois d'entre eux ne répondent pas aux normes. Il s'agit des hôpitaux de Ksar El Boukhari, Tablat et Aïn Boucif. Pour ce qui est du taux de couverture de ces hôpitaux, l'on compte un lit pour 622 habitants, alors que la moyenne nationale est de un lit pour 500 habitants. Les structures d'accueil de la santé de proximité sont au nombre de 46 salles polyvalentes et 139 salles de soins, réparties à travers les 64 communes de la wilaya. Pour une population aussi dense que celle de Médéa, le corps médical et paramédical est insuffisant. On y dénombre 196 médecins spécialistes, 569 médecins généralistes, 1886 paramédicaux et 16 psychologues.Des recommandations ont été approuvées lors de cette rencontre afin d'améliorer les conditions sanitaires dans la wilaya de Médéa. Reste à les appliquer.