À défaut de décharges contrôlées, les oueds sont devenus des dépotoirs. La préservation de l'environnement dans la wilaya de Bouira est en passe de devenir un vain mot. La prolifération des ordures et la pollution des cours d'eau ne semblent guère inquiéter les responsables locaux. Le cas des deux daïras de M'Chedallah et de Bechloul, situées à l'est du chef-lieu de wilaya, est flagrant. Les décharges sauvages pullulent. En ce qui concerne les communes de M'Chedallah, la situation peine à s'améliorer. À défaut de décharges contrôlées et d'un centre d'enfouissement technique (CET), l'oued Sahel qui longe la région et qui sert à l'irrigation agricole, est devenu un véritable dépotoir. Au lieudit «Ichoukar», situé entre les deux communes de Chorfa et Ath Mansour, les ordures ménagères et autres déchets de toute sorte nuisent à l'environnement. L'association «Environnement Avenir» d'Ath Mansour n'a de cesse de tirer la sonnette d'alarme depuis plusieurs années. «Les ordures provenant de la commune de Chorfa y sont jetées pendant la nuit», souligne le président de l'association. Pis encore ! En plus des ordures ménagères, le représentant de l'association affirme que certaines usines implantées dans la région jettent aussi leurs déchets dans le lit de l'oued Sahel. Ainsi, certains agriculteurs se plaignent de cette situation qui dure depuis plus de trois ans et qui ne fait qu'empirer. Plusieurs puits situés à quelques mètres de cette rivière sont menacés de pollution. Un autre phénomène s'y ajoute. Les détritus et autres gravats provenant du secteur de la construction, appelé «déchets solides», finissent également dans le lit des oueds. Face à ce désastre écologique, les pouvoirs publics continuent de faire la sourde oreille aux doléances des associations et de la population. «Plusieurs rapports ont été envoyés aux APC de Chorfa, d'Ath Mansour et à la daïra de M'Chedallah. Aucune réponse ne nous a été accordée à ce jour», assure le président de l'association environnementale. Ainsi, dans la commune d'Aghbalou, les dépotoirs sauvages, qui se sont constitués sur les bords de la RN 15, continuent de porter atteinte à l'environnement. La réalisation d'une décharge contrôlée risque de prendre encore du temps, pour la simple raison qu'aucun choix de terrain n'a été fait. De même pour la daïra de Bechloul qui ne dispose ni d'un CET ni d'une décharge contrôlée. Il faut souligner qu'aucun projet de CET ni de décharge communale dite contrôlée n'est prévu. Par ailleurs, pour espérer la fin de ce désastre écologique et environnemental que subit la wilaya depuis plusieurs années, il va falloir attendre que les projets de CET que l'on a annoncés, se réalisent dans les délais. Notons que cinq CET sont en cours de réalisation, dont ceux de Bouira, Raouraoua, Aïn Bessem, Sour El Ghozlane et Ahnif. Des décharges contrôlées seront réalisées dans plusieurs communes, ainsi que l'aménagement d'anciennes carrières, pour recevoir les déchets solides. .