A quelques encablures seulement du centre de Chlef, un village entier est laissé à l'abandon depuis des décennies. Il s'agit d'une importante concentration d'habitations, plus connue sous le nom de «village de la ferme pilote Ali Aïchouba». Un village qui avait beaucoup souffert du terrorisme mais aussi de l'indifférence des pouvoirs publics. La route principale qui y mène est à la limite de l'impraticable, en raison de son état de dégradation avancée. Elle aurait pu aussi servir de voie d'évitement pour les usagers de la RN 19 et de la zone industrielle d'Oued Sly, mais elle a été délaissée, voire abandonnée par les responsables locaux, selon la population locale. Le problème de ce passage, long de 14 km, donne un avant-goût de la situation catastrophique qui prévaut dans cette bourgade. «Nous manquons cruellement des commodités nécessaires, tels que l'eau, l'éclairage, les routes, l'école et les soins de base. Nous n'avons cessé d'interpeller les autorités locales sur notre sort mais personne n'a daigné nous répondre», déplorent d'autres villageois. Pourtant, affirment-ils, «nous vivons essentiellement de l'arboriculture et de l'élevage, et notre potentiel agrumicole joue un rôle important dans l'économie locale».