Bonne nouvelle pour le patrimoine culturel : les affaires de commerce ou de tentative d'exportation illicite d'objets archéologiques sont de plus en plus sévèrement sanctionnés depuis peu. En effet, plusieurs affaires sont actuellement en justice et, pour certaines, les coupables ont écopé de peines entre 1 et 2 ans, avec ou sans sursis. Les amendes affleurent les 200 milliards de centimes, dans certains cas. Une exposition des objets récupérés lors de ces affaires sera, d'ailleurs, prochainement organisée dans la Citadelle d'Alger. C'est ce qu'a annoncé Mme Zaden, directrice de la protection légale des biens culturels et de la valorisation du patrimoine culturel, hier, au palais de la culture Moufdi Zakaria, lors d'un point de presse consacré au mois du patrimoine culturel qui a démarré le 18 avril et qui se poursuivra jusqu'au 18 mai prochain, avec pour thématique « La conservation des biens culturels ». Cette traditionnelle conférence de presse a été animée par M. Betrouni, directeur de la conservation et de la restauration du patrimoine culturel ; M. Dahmani, directeur de l'agence du patrimoine culturel et Mme Zaden qui ont souligné l'importance de cet événement qui devient un lieu d'expression, de concertation et de communication pour ce secteur. M. Betrouni commence par répondre à ceux qui pensent que le patrimoine culturel n'affleure et n'apparaît que pendant ce mois - alors que le reste de l'année, c'est le black-out sur ce qui se passe, sur l'état du patrimoine culturel, les vols, les atteintes et les dégradations - et à ceux qui interpellent la tutelle sur le programme développé pendant cet événement et qui ne montrent que le côté jardin de la chose (des vernissages, des expositions, des visites de sites...). « Nous ne pouvons pas réfuter ou rejeter ce constat et ce diagnostic fait par la société, en nous cachant derrière des chiffres et des bilans. Nous disons par contre que c'est ailleurs qu'il faut prospecter pour mieux apprécier et comprendre, non pas le phénomène de dégradation du patrimoine culturel, mais l'essence de ce phénomène depuis plus de 40 ans, afin d'en dégager les remèdes et les médications les plus appropriés », répond-il. Selon le conférencier, il est nécessaire de trouver les espaces les plus indiqués pour effectuer les examens et les autopsies indispensables à l'identification du mal. L'une des préoccupations concernent les secteurs sauvegardés et les plans de sauvegarde des centres historiques, les plans de protection des sites archéologiques et la revitalisation du patrimoine culturel... ainsi que la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. A ce propos, l'Algérie, ayant ratifié la Convention mondiale pour la sauvegarde du patrimoine immatériel, de nouveaux dispositifs législatifs prévoient des décrets portant sur les banques de données de ce patrimoine, ainsi que les mesures et les méthodes de gestion, sa protection et la diffusion d'informations sur différents supports. Les mécanismes sont déjà en place dans tout le pays, à travers les 48 directions de la culture. Pour M. Betrouni, en plus de la gestion et de l'exploitation de tous les biens culturels, il est nécessaire de passer « à la négociation et à la définition des indicateurs réels d'évaluation des coûts. Les coûts des dommages, des utilisations, des prix de la promotion, de la conservation de la recherche et de la mise en valeur ».