L'Autriche risque de se retrouver sur la liste des pays non coopératifs en matière de fiscalité si elle n'accepte pas l'échange automatique d'informations, a prévenu, hier, le ministre français du Budget Bernard Cazeneuve. Interrogé sur la radio française sur le renforcement de la lutte contre l'évasion fiscale, Bernard Cazeneuve s'est montré formel: «il n'est pas normal que des pays comme l'Autriche par exemple ne communiquent pas les informations dont ils disposent concernant les ressortissants de l'Union européenne ayant des comptes chez eux». «Si ces pays ne coopèrent pas, s'il n'y a pas de convention d'échange d'informations qui permette la totale transparence au sein de l'Union européenne, ces pays s'exposent au risque de figurer sur la liste des Etats et territoires non coopératif », a prévenu le ministre français. L'Autriche est le dernier pays de l'UE à refuser de lâcher du lest sur son secret bancaire après les concessions faites mercredi par le Luxembourg sur l'échange automatique d'informations. «Nous devons prendre des dispositions au sein de l'Union européenne extrêmement fortes», a martelé Bernard Cazeneuve. Les autorités françaises se sont engagées à renforcer la lutte contre la fraude fiscale après l'énorme scandale provoqué par les aveux de l'ex-ministre du Budget Jérôme Cahuzac, qui a reconnu après des mois de dénégations détenir un compte bancaire secret à l'étranger. De son coté, le président français François Hollande a annoncé, mercredi dernier, une série de mesures en ce sens dont un renforcement de la transparence pour les banques.