Les syndicats autonomes envisagent d'aller vers une grève illimitée. Les secteurs de l'éducation, de l'enseignement supérieur et de la santé haussent le ton après leur retour en force au-devant de la scène au Sud avec une action de protestation commune, ils veulent passer à la vitesse supérieure. Après avoir mené des actions séparées, les syndicats autonomes de ces trois secteurs, à savoir le Snapest, l'Unpef, le CNES, le SAP, le SNPSP et le Snapap, ont décidé de faire pression sur les autorités. Etrangement, les autorités concernées maintiennent leur politique de «l'usure». A la deuxième semaine de grève cyclique de trois jours par semaine, la mobilisation des travailleurs a atteint 75,26% au niveau des 23 wilayas. Ce taux représente environ 550 000 fonctionnaires dans les régions du Sud. Le secteur de l'éducation, à lui seul, compte 300 000 fonctionnaires. «Ce qui est énigmatique, c'est le silence des autorités», s'étonne Méziane Meriane, secrétaire général du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest). Et de poursuivre «la concrétisation de la revendication des grévistes, à savoir la revalorisation de la prime de zone ne constitue aucune menace sur l'équilibre budgétaire. Je les défie (les autorités ndlr) de dire aux travailleurs qu'ils n'ont pas ce droit». Face à cette situation, c'est le citoyen qui est pénalisé. L'enseignent des élèves est sérieusement perturbé. Au niveau de la santé publique, le débrayage des médecins généralistes complique davantage la prise en charge des populations dans le Sud où la présence des médecins spécialisés fait défaut. La situation est incontournable, et les syndicats n'ont pas l'intention de faire marche arrière face au mutisme des autorités. Vont-ils aller vers une grève illimitée ? «Cette option n'est pas exclue et la responsabilité incombe à ceux qui font la sourde oreille», répond M. Meriane. La situation au Nord ne diffère pas de celle qui règne au Sud. Le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) va observer une grève d'une journée, aujourd'hui, pour contester la mise en application du statut particulier du secteur de l'éducation. Un statut qui n'arrange aucune catégorie des travailleurs de l'éducation. Le mécontentement s'est généralisé. Donc, les corps communs, les adjoints d'éducation, les laborantins, les enseignants de tous les paliers ainsi que les directeurs montent au créneau. Pour sa part, le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) a observé une grève de deux jours les 15 et 16 avril pour protester, à son tour, contre la situation qui prévaut dans le secteur. Le Cnapest appelle ses adhérents à organiser des assemblées générales. A l'ordre du jour : discuter de la possibilité d'organiser des actions de protestation durant les examens du bac et du BEM. Le secteur de la santé est perturbé par le débrayage des corps communs qui ont opté pour une grève cyclique jusqu'à l'ouverture du dialogue.