Primée, la pièce Matabaka min al waqt est sélectionnée en compétition officielle du prochain Festival national du théâtre professionnel d'Alger, prévu en mai. La pièce Matabaka min al waqt (Le temps restant), de la Coopérative Kateb Yacine de Sidi Bel Abbès et de la troupe Besma Hamam Bouhdjar, a décroché, mardi soir, le premier prix du 7e Festival culturel du théâtre professionnel de Sidi Bel Abbès. «Depuis 2007, nous participons à ce festival. Nous n'avons jamais été primés, mais n'avons jamais été mécontents. Nous avons décidé d'aller vers le professionnalisme et nous en assumons la responsabilité. Le public d'ici nous a déjà donné le grand prix en saluant notre pièce. C'est un travail d'équipe, qui nous a valu beaucoup de sueurs et de recherches. Nous avons travaillé dans des conditions difficiles. Ce n'est qu'un début», nous a déclaré Bouhdjar Boutchiche, comédien de la troupe Besma. Matabaka min al waqt, adaptée d'un texte du dramaturge irakien, Zidane Hamoud, est, grâce à ce prix, sélectionnée pour le prochain Festival national du théâtre professionnel, prévu fin mai 2013, à Alger. «Les comédiens ont déployé beaucoup d'énergie dans la pièce Matabaka min al waqt. Nous l'avons bien vu. Le sérieux était bien là. Le jeu était cohérent et le texte maîtrisé. C'est un travail qui a atteint une certaine maturité. Les comédiens ont fait des recherches pour bâtir leur scénographie et leur expression scénique, tant pour le jeu que pour la danse. Sur plusieurs plans, cette pièce s'est bien distinguée», a expliqué Ennouel Tameur, universitaire à la faculté des arts, de littérature et des langues de l'université d'Oran et membre du jury. Selon elle, le jury avait, dès le début, décidé de ne pas attribuer de prix au cas où les spectacles ne seraient pas à la hauteur. «Il était hors de question pour nous de cautionner la médiocrité. Il n'y a aucune complaisance dans nos décisions», a-t-elle soutenu. Le deuxième prix est revenu à la pièce Abwab El Bahdja (Les portes d'El Bahdja) de l'association Achbal de Aïn Benian d'Alger. Racontant l'histoire d'Alger, cette pièce a été mise en scène par Mohamed Islam Abbas. Montserrat de Djamel Guermi de la Coopérative Port Saïd d'Alger, a décroché le troisième prix. Mohamed Aouadi, président de la Coopérative, n'a pas caché sa colère après l'annonce des résultats. «Nous avons monté un texte universel dans une pièce où tous les critères du théâtre sont réunis. Le jeu, des comédiens de renom, la scénographie étaient là. Ils ont préféré une pièce chorégraphique sans fil conducteur à notre travail. Ils n'ont même pas respecté les grands comédiens, tels que Taha El Amiri, Nadia Talbi, Abdelnour Chelouche, Kamel Zrara. Tout se passe en coulisses. Je ne reviendrai plus à ces festivals», a protesté Mohamed Aouadi. Il a promis de monter dans les prochains mois La folle de Chaillot, la pièce politique et poétique du dramaturge français Jean Giraudoux. «C'est une pièce avec 36 comédiens et nous sommes capables de la monter», a-t-il annoncé. «Montserrat n'est pas une nouvelle pièce. Elle a été maintes fois représentée et vue à l'étranger et en Algérie. L'expérience des comédiens dans la pièce présentée, ici à Sidi Bel Abbès, aurait dû plus peser dans ce que nous avons vu sur scène», a expliqué, pour sa part, Ennouel Tameur. Ahcène Assous, commissaire du festival et directeur du théâtre régional de Sidi Bel Abbès, a, de son côté, salué la participation de huit troupes en compétition officielle, représentant tous les genres de théâtre. «L'absurde, le conventionnel, l'épique, le moderne, la recherche. Nous espérons avoir mieux l'année prochaine. Il y a des pistes. Il faut prendre en charge les jeunes qui font du théâtre, leur assurer des formations... La matière existe. Il y a de jeunes metteurs en scène qu'il faut soutenir pour qu'ils évoluent. Il faut leur assurer de bonnes conditions de travail», a relevé M. Assous. La représentation de la pièce Hob fi zaman al harb (Amour en temps de guerre) de Dine El Hanani Djahid du théâtre régional de Sidi Bel Abbès a été annulée en raison du deuil national, après le décès de Ali Kafi, président de l'ex-Haut comité d'Etat (HCE).