Ali Kafi, ancien chef de la Wilaya II pendant la guerre de Libération nationale et ancien président du Haut-Comité d'Etat (HCE) après l'assassinat de Mohamed Boudiaf, le 29 juin 1992, a été inhumé, hier après-midi, au carré des Martyrs du cimetière El Alia, à Alger. L'ancien président du HCE est décédé mardi matin à l'âge de 85 ans. Une foule nombreuse – les hauts responsables de l'Etat, le président Bouteflika, le staff gouvernemental, des personnalités nationales, des proches du défunt, ses compagnons d'armes – a assisté à son enterrement. C'est le ministre des Moudjahidine, Mohamed Cherif Abbas, qui a prononcé l'oraison funèbre dans laquelle il a retracé brièvement le parcours du défunt et salué sa mémoire. «Ali Kafi a servi l'Algérie durant la guerre de Libération nationale, mais également dans les moments difficiles, lorsque le pays a été secoué par une de ses graves crises.» Sa dépouille avait été exposée, hier matin, au palais du Peuple où de hauts responsables, d'anciens ministres, et ses compagnons étaient venus lui rendre un dernier hommage. Saïd Abadou (président de l'Organisation nationale des moudjahidine), Rédha Malek (ancien chef de gouvernement), Ali Haroun (qui avait siégé en compagnie du défunt au sein du HCE), le général à la retraite Mohamed Benchérif, Mohamed Salah Dembri (ancien ministre des Affaires étrangères) et Hamraoui Habib Chawki (ancien directeur général de l'ENTV et ancien ministre de la Communication) se sont recueillis à sa mémoire en récitant la Fatiha sur sa dépouille couverte de l'emblème national. Dans des déclarations à la presse, les anciens compagnons de Ali Kafi ont évoqué le parcours du colonel de l'ALN et chef de la Wilaya II. Sans oublier le fait qu'il ait accepté la responsabilité de diriger le pays dans un moment difficile, en 1992. Beaucoup de moudjahidine et mouadjahidate, des inconnus étaient venus lui rendre un dernier hommage. Simple hasard de protocole ou «coïncidence préméditée», vers midi, c'est Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général déchu du FLN, qui arrive le premier sur les lieux. Quelques minutes plus tard, ce sont les trois frères du chef de l'Etat, Abdelghani, Saïd et Nacer, qui se recueillent à leur tour sur la dépouille du défunt avant de présenter leurs condoléances aux membres de sa famille. Peu après, c'est au tour du président Bouteflika d'entrer dans la salle. Mine triste et démarche frêle, Bouteflika lira la Fatiha avant de saluer les membres de la famille du défunt. La levée du corps a eu lieu à 13h10. C'est la présidence qui a organisé le cortège funèbre. Le défunt Ali Kafi a été salué par tout le corps diplomatique accrédité à Alger. «Le défunt était un homme de dialogue, sincère et très modeste. Il avait toujours porté l'Algérie dans son cœur, faisant d'elle une préoccupation majeure», a souligné Mohamed Cherif Abbas en lisant l'oraison funèbre, hier à El Alia.