Le peuple algérien a rendu, hier, un dernier hommage au moudjahid fortement engagé aux côtés de ses compagnons de lutte pour la libération du pays du joug colonial et au responsable qui a été au rendez-vous quand le pays était menacé dans la pérennité de ses institutions républicaines durant la décennie noire. Le président Abdelaziz Bouteflika, de hauts responsables de l'Etat, les membres du gouvernement, des personnalités nationales et étrangères, des membres des corps constitués, des représentants du corps diplomatique accrédité en Algérie, ainsi que la famille et des compagnons d'armes du défunt, ont assisté à l'inhumation, hier, de Ali Kafi, le vaillant moudjahid, et lui ont rendu un dernier hommage après s'être recueillis devant sa dépouille exposée au Palais du peuple. L'ex-président du Haut Comité d'Etat, décédé le mardi 15 avril, a été inhumé au Carré des martyrs du cimetière d'El- Alia. Le défunt avait, au lendemain de l'Indépendance, occupé le poste d'ambassadeur, notamment en Syrie, Egypte, Libye et Tunisie où de nombreux témoins attestent qu'il accomplissait ses missions «avec dévouement». Le parcours du défunt est édifiant : colonel à la tête d'une Wilaya durant la guerre de Libération, diplomate de l'Algérie indépendante, responsable l'Organisation nationale des moudjahidine et enfin président du Haut Conseil de l'Etat en 1992. Feu Ali kafi a publié une partie de ses mémoires de son vivant et écrit des chapitres pour un autre projet de livre resté inachevé. Les témoignages de simples citoyens et de hauts responsables de l'Etat et des personnalités de divers horizons ont relevé que le défunt Ali Kafi «était un militant qui a pris ses responsabilités en acceptant d'être à la tête du HCE au moment où certains quittaient le pays et d'autres observaient un mutisme quand l'Algérie était à feu et à sang». En moins d'une année, l'Algérie a perdu trois de ses anciens présidents : Ahmed Ben Bella, Chadli Bendjedid et Ali Kafi. Dans son message de condoléances, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, écrit :«L'Algérie perd, en la personne de l'ancien président du HCE, le moudjahid Ali Kafi, l'un de ses vaillants héros qui ont accompli, de la meilleure manière qui soit, leur devoir envers la patrie pendant et après la guerre de Libération.» Dans une ambiance de recueillement, la dépouille drapée des couleurs nationales a été transportée sur un véhicule militaire, encadrée par des officiers de l'Armée nationale populaire (ANP), l'héritière de l'Armée de libération nationale (ALN), vers le cimetière d'El-Alia pour y être inhumé. Le ministre des Moudjahidine, Mohamed Chérif Abbès, a prononcé une oraison funèbre dans laquelle il a salué la mémoire du défunt qui a servi l'Algérie durant la guerre de Libération nationale mais également durant les moments difficiles lorsque le pays était secoué par l'une de ses plus graves crises. Le président Bouteflika, qui avait qualifié Ali Kafi de héros «qui n'a ménagé ni efforts ni sacrifices pour l'émancipation et la dignité du pays», un peu plus tôt dans la journée, a récité la fatiha «devant la dépouille du défunt, avant de signer le registre de condoléances, dans lequel il a souligné que l'Algérie a perdu en la personne du défunt l'un de ses vaillants héros». Enfin, des salves ont été tirées par un détachement de la Garde républicaine en hommage au défunt.