Le wali de Constantine, Nouredine Bedoui, a exprimé ouvertement sa colère face à la polémique qui alimente les discussions dans la ville, depuis l'annonce de l'événement Constantine capitale de la culture arabe 2015. «Certains gens qui se réunissent dans la cafés ne cessent de polémiquer et douter de nos capacités et nos compétences humaines et matérielles qui nous permettent d'être à la hauteur de l'événement ; moi je ne considère guère ces gens-là comme des Algériens ou moins encore comme de vrais Constantinois», a-t-il déclaré mercredi dernier, lors des débats de la session de l'APW de Constantine. «Nous sommes bien capables de réussir cet événement pour cette ville millénaire, qui jouit de tout le mérite, et je lance un défi à tous ceux qui nous croient incapables de redonner à la capitale de l'Est son lustre d'antan», poursuit-il. Le wali ajoutera qu'un travail important sera accompli pour la circonstance. Il concernera les secteurs de la culture, du sport, du tourisme et de l'artisanat, qui bénéficieront d'un budget de plus de 100 milliards de dinars. Dans ce coup de gueule «inévitable si on espère voir un jour meilleur à Constantine», selon ses propres mots, le wali a précisé qu'une trentaine de nouveaux projets d'infrastructures seront concrétisés, dont 4 musées, une bibliothèque nationale et un palais de la culture, en plus de la réhabilitation de 24 petits hôtels recensés à Constantine, ainsi que la remise en marche de l'ascenseur de Sidi M'cid, à l'arrêt depuis 20 ans. «Pour la simple raison que les clés nécessaires pour sa mise en marche ont été égarés», a-t-il regretté. Dans l'objectif d'inciter le citoyen à adhérer à ce programme, le wali a indiqué que « la société civile composée du mouvement associatif, d'universitaires, d'artistes et autres personnalités, amoureux de leur ville et dévoués dans leur travail, avec la participation et l'accompagnement des assemblées communales, des commissions de wilaya et de l'appareil exécutif, pourrait relever ce challenge, qui se concrétisera grâce à la confiance, la collaboration et la complémentarité entre tous ces acteurs». Dans la foulée, il annoncera qu'il aura recours dans cette mission à des personnalités qui ont beaucoup donné à la ville des Ponts à l'exemple du chantre du Malouf El Hadj Mohamed-Tahar Fergani, la Moudjahida Zhor Ounissi ou encore la romancière Ahlem Mosteghanemi. Pour sa part, le directeur de la culture a souligné que cette manifestation verra la participation de plus de 25 pays arabes et une vingtaine d'autres pays étrangers intéressés par le patrimoine arabe.