La daïra de Timezrit dispose de plusieurs dizaines d'hectares de terres agricoles dont celles situées au village de Boussoumeur, 6 km du chef-lieu de la commune. Le potentiel agricole qui y est important n'est pas traduit dans l'activité agricole qui est réduite à sa plus faible expression en l'absence de certaines conditions qui dissuadent de nombreux villageois à s'installer et travailler leurs terres. L'absence d'école, de structure de soins et même d'une route carrossable plonge les habitants dans une situation de précarité et d'enclavement. « Aucune infrastructure d'utilité publique n'existe ici et l'unique route qui dessert notre village via Iaâchourène reste dans un état lamentable. Depuis sa réalisation en 1978 par la seule volonté des habitants, elle attend toujours son revêtement. En hiver, elle devient impraticable. Nos écoliers font la navette régulièrement pour rejoindre leur établissement dans des conditions difficiles, notamment en période d'intempéries », déplore un habitant du village qui souligne que les villageois ont la volonté de travailler la terre pour peu que l'Etat améliore leurs conditions de vie et les dote de moyens nécessaires pour une meilleure exploitation de ces terres. Pour les villageois, cette volonté est confortée par la fertilité des terres agricoles travaillées à Boussoumeur, qui s'étalent sur plus de 20 ha. « L'agriculture peut enregistrer de meilleurs rendements, il suffit de mettre les moyens nécessaires tels que les systèmes d'irrigation, puits, forage,... ». « Des ouvrages à même de contribuer à une meilleure valorisation du travail agricole », estiment de nombreux agriculteurs qui souhaitent que les services concernés puissent mieux les accompagner dans le cadre du plan de développement agricole pour rentabiliser au maximum leurs exploitations. « Nous accordons des subventions à l'arboriculture et pour la réalisation de puits, bassins d'irrigation, forages et le captage d'eau », nous dit-on au niveau des services agricoles. A Amssiouène, un autre village situé sur les hauteurs de la montagne qui surplombe Timezrit, plus de 80 ha ont été défrichés par les habitants avant que l'Etat ne débloque plus de 40 millions de dinars pour le lancement de quelques projets agricoles jugés importants. Pour les agriculteurs, le projet n'a pas atteint les objectifs escomptés en raison de certaines lacunes et écueils qui continuent à limiter la rentabilité des investissements engagés. « Les travaux de défrichement, forage, réalisation de fouilles,... n'ont pas bénéficié de soutien. Nous les avons concrétisés par nos propres moyens », précise M. Ighit, un agriculteur de la région qui explique : « Nous avons bénéficié de 1800 ruches qui malheureusement ont été totalement détruites par les fortes chutes de neige de l'année passée ». L'insuffisance des captages d'eau est aussi soulignée comme un obstacle qui compromet considérablement les plantations et nuit au rendement de l'activité agricole. « Nous enregistrons une insuffisance dans l'alimentation en eau qui est un élément indispensable au maintien de nos cultures et plantations. Il suffit de capter toutes les sources existantes et les répartir sur l'ensemble des terrains pour mettre un terme à cet épineux problème », explique notre interlocuteur.