La Ligue de football de la wilaya de Boumerdès (LFWB) et la Ligue régionale (LRFA) ont lourdement sanctionné l'Olympic sportif Si Mustpaha (OSM), club de division d'honneur de la LFWB, relégué en division inférieure, pour «avoir aligné un joueur suspendu», indique un attendu de l'affaire n°5 (rencontre OSM-JS Boumerdès du 26 mars 2013). Les deux ligues se sont basées sur l'article 92 des règlements généraux du football amateur pour prononcer cette décision. Les dirigeants de l'OSM la qualifient de «disproportionnée et surtout infondée». Retour sur les faits. Le 8 mars dernier, l'OSM reçoit l'US Beni Amrane pour le compte de la 3e journée de la phase retour. Les locaux s'imposent sur le score de 4 buts à 1. A la fin de la partie, qui s'est déroulée sans aucun incident, notent les dirigeants de l'OSM, l'arbitre directeur, Rafès Samir, procède aux formalités administratives habituelles : transcription sur la feuille de match des horaires du coup d'envoi et de la fin de la partie (chrono), score, remplacements, avertissements. La routine. Sauf que ce jour-là, l'arbitre se trompe, de manière involontaire sans nul doute, et mentionne avoir infligé un avertissement pour «antijeu» au joueur Hichem Boudhar (OSM), alors que ce dernier, porté sur la feuille de match comme remplaçant, ne faisait pas partie des 3 joueurs rentrés en cours de jeu. Cette erreur de l'arbitre aura des conséquences dramatiques sur l'avenir immédiat de l'OSM. Dans l'euphorie de la large victoire, le secrétaire du club n'a pas trop prêté attention à ce que l'arbitre avait porté sur la feuille de match. Lors du match suivant, WRBM-OSM, le joueur est aligné. Le 26 mars, la JS Boumerdès formule des réserves sur la participation du joueur Hichem Boudhar au motif qu'il était suspendu à la date de la rencontre. La commission juridictionnelle de la LFWB, après étude des pièces versées au dossier, décide d'infliger «match perdu» à l'OSM pour «avoir fait jouer un joueur suspendu» en application de l'article 92 des règlements généraux prononce la rétrogradation de l'OSM en division inférieure. Le club introduit un appel (LFWB) et un recours (LRFA), en vain. Les deux instances restent sur la même longueur d'onde. Pour appuyer leur décision, elles se réfugient derrière l'article 54 des règlements généraux qui précise que «la feuille de match restant opposable à tous (erga omnes) constitue le procès-verbal et seules les inscriptions y figurant seront prises en compte». Justement, sur la feuille de match, il n'existe nulle trace qui prouve que le joueur Hichem Boudhar a pris part au match, ne serait-ce que pendant une seule minute. Comment alors un joueur remplaçant peut-il écoper d'un avertissement pour antijeu sans avoir foulé le terrain ? La feuille de match est le document qui prouve irréfutablement que l'arbitre s'est trompé en la remplissant. Mieux encore, l'arbitre, convoqué à deux reprises, ne s'est jamais présenté devant la commission pour s'expliquer sur cette erreur qui coûte cher à l'OSM. En fait, il s'agit d'une simple erreur administrative commise par un officiel de la Ligue et qui ne doit en aucune manière pénaliser lourdement le club. Sur ce chapitre, il y a beaucoup à dire concernant le traitement des affaires par les ligues ; très souvent, ce sont elles qui violent leur propre règlement pour satisfaire des parties «très généreuses».