La wilaya de Tizi Ouzou connaît un taux moyen de raccordement au réseau d'alimentation en eau potable de 97%, « ce qui donne une ration journalière par habitant de près de 100 l », selon les indications fournies, dimanche dernier, par le directeur de l'hydraulique M. Abbas, lors d'un conseil de wilaya consacré à ce secteur. Mais si le réseau d'alimentation a été réhabilité à près de 97% avec une enveloppe de 3,4 milliards de dinars, précise le DHW, les fuites sont de l'ordre de 30%. Ainsi, « la wilaya dispose d'une ressource de 96 millions de m3/an. L'oued Sébaou, à lui seul, fournit les besoins en eau de 80% de la population, quant au barrage de Taksebt, d'une capacité de 180 millions de m3 et mis en eau en novembre 2001, il fournit 57 millions de m3/an », révèle le DHW en précisant que de nombreux barrages sont en cours d'étude de faisabilité à travers le territoire de la wilaya. Parallèlement à l'adduction de l'eau du barrage de Taksebt vers Boumerdès et Alger, nombre de localités du nord-est de la wilaya bénéficieront elles aussi de cette ressource. « 21 millions de m3/an seront transférés vers les localités de Fréha et de Azazga pour alimenter 290 villages avec une population de 375 000 âmes. Les délais contractuels qui étaient de 15 mois ont été réduits à 12 mois lors de la dernière visite du président de la République dans la région », a annoncé le premier responsable de l'hydraulique. Le wali de Tizi Ouzou a observé, lors de ce conseil, que « le dossier de l'hydraulique nécessite d'arrêter un schéma directeur pour la wilaya. Et tout programme de développement en la matière doit s'y conformer, sinon les objectifs visés ne seront pas atteints. » « Il faudra juger le développement du secteur de l'hydraulique à l'aune de son impact sur les consommateurs et non à celle des dotations budgétaires qui lui son consacrées », a-t-il noté. A l'approche de la saison estivale, notamment, des centaines de villages appréhendent le spectre des robinets à sec, selon le constat dressé unanimement par les chefs de daïra ayant pris part aux travaux du conseil de wilaya. Ils ont tous souligné des coupures intempestives de l'alimentation en eau potable dans leurs localités, la vétusté du réseau d'AEP et surtout, pour certains, le déversement sans traitement ni épuration des eaux usées des villages riverains dans l'assiette du barrage de Taksebt ou sur un autre oued, au risque, à terme, de polluer ces réserves d'eau. Risque de pollution L'on note, ainsi que plusieurs réseaux AEP ou d'assainissement sont l'œuvre des comités de villages, ce qui rend impératif leur examen et leur remise à niveau, notamment en matière de dimensionnement. Du côté de la DHW, on annonce qu'en matière de raccordement au réseau d'assainissement, la wilaya de Tizi Ouzou a atteint un taux moyen de 78%, quant au traitement des eaux usées, il existe 9 bassins de décantation, 200 basins de filtration et 5 stations d'épuration. En ce sens, le DHW précise que « 4 stations d'épuration sont en cours de réhabilitation et entreront en service dès octobre prochain. » Pour préserver l'eau du barrage de Taksebt de la contamination par les eaux usées, « il est prévu la réalisation de 9 stations d'épuration et 259 bassins de décantation. » Mais, note M. Abbas, « la réalisation ou l'extension des réseaux d'assainissement bute à l'opposition des riverains. » Apprenant l'existence, dans une région de la wilaya, d'un cas d'irrigation de culture maraîchère à partir d'une retenue collinaire contaminée par les eaux usées, le wali a ordonné au chef de daïra concerné d'arrêter cette pratique ou de dépolluer l'eau d'irrigation, car, a-t-il souligné, « il y a risque sur la santé d'autrui. » Au sujet des huileries qui déversent leurs rejets dans les ruisseaux, le wali a rappelé aux responsables qu'« il fallait inclure la réalisation de bassins de décantation dans le cahier des charges. Cela doit conditionner la remise à l'exploitant du document portant service fait. » Pour sa part, le responsable régional de l'Algérienne des eaux s'est voulu rassurant en affirmant qu'« à ce jour, aucun cas de maladie à transmission hydrique n'a été signalé à travers la wilaya » durant le premier trimestre 2006. Cet organisme (ADE) a eu à traiter 2500 fuites et à effectuer près de 17 500 tests sur la qualité de l'eau. A noter enfin qu'au sujet de l'exploitation illégale et effrénée du sable de l'oued Sébaou, le wali a ordonné à la DHW de déposer plainte annonçant sa détermination à lutter contre cette pratique.
