Bachir Djeribi, organisateur du 1er marathon du Hoggar (170 km) en partenariat avec Ultra aventure, une société espagnole spécialisée dans l'organisation des marathons et des courses d'endurance, également responsable du Club d'aventures africaines, dresse le bilan de cette compétition qui se tient pour la toute première fois dans le Grand Sud algérien. La 1re édition du marathon du Hoggar vient de prendre fin. Vous avez gagné haut la main votre pari qui était d'organiser une compétition internationale dans le Grand Sud algérien. Il n'était pas évident de réaliser un tel projet... Ce n'était pas un pari mais beaucoup plus un défi. C'était un défi, eu égard aux innombrables difficultés rencontrées lors de la préparation de ce rendez-vous sportif. Mais je ne me suis pas découragé. J'ai cru en ce projet... en mes capacités. Le retard accusé dans la signature du contrat avec les Espagnols pour une exclusivité de cinq ans a fait que nous ne disposions plus de beaucoup de temps pour préparer la compétition. Il a fallu aussi négocier les différentes étapes pour obtenir les autorisations nécessaires à l'organisation d'un tel événement. Il a fallu faire le point avec les ministères de la Jeunesse et des Sports, de la Culture et les responsables de la Fédération algérienne d'athlétisme. Des discussions ont été aussi menées avec les autorités de la wilaya de Tamanrasset. A ce propos, je tiens à remercier le wali et son staff pour leur aide précieuse. Malgré le fait que vous avez remporté votre défi, nous vous sentons un peu contrarié et même déçu. A quoi cela est-il dû ? On nous a fait beaucoup de promesses au début. Peu d'entre elles ont été tenues. Beaucoup m'ont laissé tomber. Je me suis retrouvé seul et sans sponsors. Seuls Djezzy et Al Baraka Assurance étaient là. Al Baraka a d'ailleurs assuré tous les participants et les journalistes nationaux étaient présents à ce rendez-vous. Ces défaillances ont quelque peu pesé sur nous. Au départ de la course, j'étais un peu perturbé. Cela dit, la réaction était un peu normale eu égard à la fatigue et au stress. Cela faisait dix jours que nous préparions ce rendez vous. Je reconnais que cela a été dur d'autant que je mettais en jeu l'image de l'Algérie. Mais au 4e jour de compétition, nos craintes se sont estompées. Quand j'ai vu le premier marathonien franchir la ligne d'arrivée, j'avoue que j'étais ému car c'était aussi la preuve que nous avions gagné le défi. Au-delà du plan organisationnel, que pensez-vous de l'aspect technique de la course ? A part quelques petits problèmes, je suis satisfait du résultat final. Les bilans sportif et technique prouvent que le marathon 2006 du Hoggar a été une totale réussite. Justement, quels sont les problèmes auxquels vous avez été confrontés sur le terrain ? Des gens m'ont promis des tentes en suffisance afin de préparer au mieux les cinq étapes du marathon. Malheureusement, ces mêmes personnes m'ont laissé tomber. Elles m'ont lâché à J-5. A ce propos, vous me donnez une occasion pour remercier tous mes confrères de Tamanrasset qui ont eu confiance en moi et qui m'ont fourni toutes les tentes dont j'avais besoin. Cela m'a permis de sauver la face. La preuve est qu'à chaque étape les coureurs étaient mis dans les meilleures conditions. Nous avions des tentes qui nous permettaient d'héberger 200 personnes. Sachez qu'une équipe a travaillé dans l'ombre et a tout le temps veillé au grain. Je tiens ici à lui rendre hommage. Dieu merci, l'Algérie a maintenant son premier marathon international. Vous devez savoir, par ailleurs, que les participants à la course sont à 90% des étrangers. En outre, la présence algérienne a été remarquable malgré le fait que nos athlètes ne sont pas habitués à ce genre de marathon d'endurance. Leur spécialité est beaucoup plus le marathon de 42 km. Au regard des difficultés rencontrées, y aura-t-il un 2e marathon du Hoggar. Etes-vous prêt à l'organiser ? Bien sûr ! Dès les premières foulées du marathon 2006 du Hoggar, nous avons commencé à noter toutes les défaillances. Il s'agira de ne plus les commettre. Sachez qu'au moment où je vous parle, il y a déjà un plan d'action du marathon du Hoggar pour l'année 2007. Rassurez- vous, le rendez-vous est bel et bien fixé pour avril prochain.