Bachdjarah connaît un manque terrible d'espaces verts et d'aires de jeu. Malgré l'implantation d'unités économiques importantes, entre autres, le terminal informatique d'Air Algérie, l'usine Michelin, l'Epic Erma, le groupement Cosider-Dywidag-Trevi, chargé de la réalisation des lignes du métro, la commune de Bachdjarah n'arrive pas à sortir de sa léthargie. Les infrastructures sportives, à l'instar du complexe de tennis et du complexe sportif de proximité de Diar El Djamaâ, ne drainent pas les foules et ne sont donc pas rentables. En dehors des marchés et structures commerciales, les différents observateurs ont souvent affirmé que la municipalité est orientée vers une logique lucrative restreinte et génératrice de nuisances. Les visiteurs, qui sillonnent les différentes localités, partagent le même point de vue du moment qu'ils sont projetés dans un décor agressif. Qu'il s'agisse des anciens quartiers de La Glacière, Haï El Badr, Oued Ouchayah, Diar El Djamaâ, Djenane Mabrouk ou encore des nouvelles cités, Bachdjarah 1, 2 et 3, des cités CNEP et AADL, les espaces verts ainsi que les aires de jeux manquent terriblement. Pour les hommes, les cafés représentent des points de chute de référence. Les jeunes, eux, se constituent en groupes. Certains occupent une partie du trottoir pour s'adonner à cœur joie à d'interminables parties de baby-foot ou de billard. D'autres préfèrent se regrouper devant les kiosques, ou mieux encore, à quelques pas de la cage d'escalier pour mériter le qualificatif d'«ouled el houma» (enfants du quartier). Les plus chanceux se disputent un semblant d'espace aménagé qui ne favorise pas la pratique du sport chez les jeunes. «La commune de Bachdjarah est désavantagée par rapport à celle de Kouba, qui est dotée de 4 stades en gazon synthétique. A Haï El Badr, nos enfants se disputent un petit terrain situé au bord d'un oued où ruissellent, 24h sur 24, des eaux usées. Le moindre contact avec ces eaux, qui s'échappent d'un collecteur défectueux que les services de l'hydraulique refusent de réparer, peut générer des maladies graves. Voilà le lot quotidien réservé à nos enfants qui vivent une situation d'apartheid que nous dénonçons», a martelé un représentant des parents d'élèves du CEM Mohamed El Mordjani. Découragés, des jeunes, considérés comme maillons faibles, finissent par décrocher pour aller fréquenter des endroits situés à l'abri des regards. Incontestablement, ils touchent à la drogue pour oublier, pendant un certain temps, leur existence morose. Ceux qui échappent à cette logique infernale sont acquis à la débrouillardise. Ils activent illégalement au sein du marché communal et même aux alentours, devant une présence permanente de policiers dépêchés pour contrecarrer toute tentative d'occupation des lieux. Toujours en quête de la bonne affaire, les marchands informels ne se lassent pas de proposer leur marchandise étalée dans des espaces dérobés. Déjà défavorisées durant la période coloniale, ces localités, qui méritent bien le qualificatif de quartiers populaires et populeux et réputées pour leurs constructions anarchiques, n'ont jamais pu connaître une situation reluisante. Au début des années 1970, les pouvoirs publics ont donné le coup de grâce en chargeant l'ex-DNC d'urbaniser les vastes étendues livrées à l'abandon. Une immense cité dortoir, destinée à absorber le flux de l'exode rural, a jailli du néant. Les élus, issus des différentes représentations, sont unanimes à affirmer qu'à la suite d'une urbanisation accélérée et souvent anarchique, la commune se retrouve dépourvue de ressources financières et d'assiettes foncières. Les espaces épargnés ont fait l'objet de maintes convoitises. Avec la complaisance de quelques représentants de l'autorité publique, ils ont été cédés à des particuliers qui y ont élevé des centres commerciaux. Pour remédier à une situation qui s'est compliquée davantage, les pouvoirs publics ont tenté d'injecter une aide financière. A cet effet, 670 millions de dinars ont été alloués pour lancer des projets de développement. Dans cette inscription figurent l'aménagement du marché communal, la réalisation d'une bibliothèque communale à Djenane Mabrouk et d'une piscine semi- olympique à Diar El Djemâa. Dans le cadre du Programme de développement communal et de celui de la gestion urbaine, les travaux de renouvellement du réseau AEP, les travaux de bitumage, des voies et la réfection des trottoirs ont été entrepris à La Glacière et à Oued Ouchayah. Après plus de quatre mois de la délocalisation du commerce informel, cette opération est en cours au niveau de Bachdjarah 1. Elle vise à réparer les dégâts engendrés par les commerçants illégaux et qui demeurent visibles sur la voie publique.