La municipalité s'est fixée un délai de six mois pour faire le diagnostic, avant de mettre en place un véritable plan d'urgence. Peuplée par près 80 000 habitants, en plus d'être un carrefour pour les populations de cinq autres communes avoisinantes, la ville de Taher est à la merci d'un lourd héritage du à tant d'années de gestion hasardeuse. Sur le plan urbanistique, il faut relever que la situation est si catastrophique, pour reprendre les termes du P/APC, qu'il est urgent de mettre un cadre de réorganisation de la ville pour endiguer les ravages de son extension anarchique. Pendant longtemps, cette anarchie s'est caractérisée par des constructions illicites, qui sont venues se greffer sur un espace urbain, dont la réhabilitation dépend d'une nouvelle approche que les nouveaux locataires de l'hôtel de ville tentent de mettre en place. «Nous nous sommes donnés un délai de six mois pour établir le diagnostic d'une situation que nous jugeons catastrophique, avant de se lancer dans l'exécution du plan que nous avons préparé», indique Hafid Boumahrouk, premier responsable de l'APC. Les tares de la ville sont multiples, en plus de l'absence d'un encadrement technique de qualité, qui ne va pas faciliter la tache pour opérer un tel redressement. Pour le P/APC, il y a autant de défaillances concernant le facteur humain, qui demeurent loin de répondre aux besoins pour gérer une agglomération de cette envergure. «La politique du social a trop lourdement pesé sur la main d'œuvre dont dispose la commune», a-t-il martelé à l'adresse des journalistes, conviés à une réception à l'hôtel de ville à l'occasion de la journée mondiale de la presse. Le parc communal est l'autre point noir de la municipalité qui semble loin de pouvoir régler les problèmes soulevés. Pourtant et en dépit de ces défaillances, des projets sectoriels de l'ordre de plus de 100 milliards de centimes, en plus d'une enveloppe de 4 milliards de centimes au titre d'un plan communal de développement, vont être incessamment lancés. En plus de certaines priorités dont il faut tenir compte pour réhabiliter l'espace urbain au centre-ville. Il est surtout question d'une rénovation totale des réseaux d'assainissements d'AEP et des routes. Des passerelles pour relier la gare routière à la cité Boucharka sont aussi à l'ordre du jour, en plus de la création de jardins publics, notamment à la place de l'ancien tribunal. Pour ce qui est du fléau des constructions illicites, l'on annonce que des mesures vont être prises pour stopper le squat des espaces. Un plan de transport pour réguler la circulation, devenu infernal, s'il convient de le noter, est également en cours d'élaboration. A cela s'ajoute bien d'autres actions, dont il faut tenir compte pour rétablir l'ordre à l'intérieur de la ville, notamment en matière du commerce informel, qui continue de sévir, malgré l'inauguration d'un marché de proximité qui n'a guère été ouvert.