Pour la 7e édition, une volonté affirmée d'avancer. Dans un point de presse organisé cette semaine, le commissaire du Festival national de théâtre de marionnettes (FCNM) de Témouchent n'était pas peu fier de révéler la nouveauté qui caractérisera la 7e édition de la manifestation qui se tiendra, cette année, du 3 au 7 juin. Il s'agit d'un début de satisfaction de l'insistante revendication – tant de la part des artistes que des jurys – en matière de formation dans les arts de la marionnette. Le festival avait refusé jusque-là de prodiguer des formations «à la petite semaine», tel qu'il s'en pratique et se résument à l'usage de chiffons et d'éponges, plus adaptées à l'animation de colonies de vacances qu'au développement d'un art majeur. Ce qui était attendu, c'est une formation qui contribue réellement à sortir de l'ornière cette discipline. En effet, celle-ci ne produit en Algérie que peu de spectacles de qualité portés par un petit nombre de troupes qui se comptent sur les doigts d'une seule main. A cet égard, sur 18 troupes candidates, chacune avec un spectacle, à la compétition de la prochaine édition, seules neuf compagnies ont pu être retenues par la commission de sélection qui, de plus, a dû assouplir son niveau d'exigence pour constituer la liste des participants. C'est dire l'intérêt de la formation, d'autant qu'il est difficile à une troupe de créer chaque année un spectacle et de le rentabiliser. Pour survivre, faute d'un réseau de distribution professionnel et rémunérateur, nombre de troupes se contentent de produire des spectacles d'animation, favorisant ainsi la domination d'un ersatz de théâtre de marionnettes. Cette année donc, un stage se déroulera en marge du festival grâce à la contribution de trois partenaires. D'abord, l'association Ecritures du monde, basée à Paris, présidée par Françoise Allaire et dont le directeur artistique n'est autre que le romancier, dramaturge et essayiste algérien, Mohamed Kacimi. Comme son nom l'indique, Ecritures du monde organise à travers le monde des chantiers d'écriture et de création ouverts à des auteurs et metteurs en scène d'horizons divers afin de leur permettre de découvrir d'autres cultures. Le deuxième intervenant est le Théâtre Illusia, partenaire de l'association, et dont la cofondatrice, Marja Nykanen, artiste finlandaise du théâtre de marionnettes, sera présente à Témouchent pour encadrer le stage prévu. Elle a à son actif plusieurs actions de ce type dans divers pays. Enfin, l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC) a apporté son soutien au projet en endossant l'invitation de cette artiste, contribuant ainsi à la réhabilitation de cet art dans notre pays. Il convient de signaler que Marja Nykanen a décidé d'intervenir à titre gracieux, indiquant ainsi que la solidarité artistique désintéressée n'a pas disparu de ce monde. De cet échange de bons procédés, tout le monde attend des retombées positives. Ecritures du monde et le Théâtre Illusia pourront prendre la mesure du théâtre de marionnettes en Algérie, tandis que le Festival de Témouchent offrira aux acteurs de cet art dans notre pays une belle ouverture sur les nouveaux concepts et techniques de la discipline. Cette première initiative s'inscrit d'ailleurs dans une démarche à moyen terme qui doit déboucher notamment sur un projet artistique à concrétiser en 2014 à Alger.