Les ingénieurs de laboratoire et les techniciens supérieurs du Centre de recherche nucléaire de Birine (CRNB) à Aïn Ouassara mènent un mouvement de protestation depuis un mois. Ces travailleurs réclament le recouvrement de leurs droits acquis, notamment le salaire et la catégorie. Ils revendiquent également la régularisation ainsi que l'ouverture des promotions gelée depuis 2005. A l'instar de tous les fonctionnaires exerçant dans les Hauts-Plateaux et le sud du pays, les travailleurs du site de Birine, situé dans la wilaya de Djelfa, exigent l'indemnité spécifique au poste liée à la zone. «Cette indemnité a été octroyée uniquement à certains travailleurs. On ne comprend pas sur quelle base ces travailleurs ont droit à la prime de zone et d'autres en sont exclus», s'interroge un ingénieur du CNRB. Les primes de risque ainsi que celle de documentation ont été également évoquées. «Nous avons besoin de la mise à jour permanente de nos connaissances. Mais il n'y a pas de moyens nécessaires pour cela», relève cet ingénieur de laboratoire. «L'action que nous menons est axée sur une série de sit-in quotidiens d'une durée de 2 heures à l'intérieur du site de Birine depuis le 11 avril à nos jours. Une interruption de deux jours a été observée les 15 et 16 avril dernier suite à une conjoncture délicate. Notre sentiment patriotique a prévalu sur les intérêts professionnels», lit-on dans le document transmis à notre rédaction. Les deux représentants des travailleurs ont tenu à se déplacer jusqu'à Alger pour faire part de «l'injustice que nous subissons, notamment en matière des salaires et de l'évolution de carrière». «Le salaire de base de nouvelles recrues dépasse celui des anciens. Pourtant, elles ont le même diplôme et accomplissent la même tâche», déplore l'un d'eux. «Notre démarche se veut une interpellation des hautes autorités de notre pays ainsi que tout nationaliste dévoué et averti sur la situation dramatique qu'endurent les employés d'un secteur aussi stratégique et sensible que celui du nucléaire», alertent les travailleurs du site de Birine qui compte environ 500 fonctionnaires. Mais l'administration n'a pas manqué de leur notifier qu'une retenue sur salaire sera appliquée dans la mesure où «l'arrêt de travail est illégal». «Je vous informe que vous êtes passible d'une sanction disciplinaire de premier degré pour atteinte à la discipline générale au centre», indique la notification qui porte la signature du directeur général du CNRB. Les travailleurs protestataires ne comptent pas faire marche arrière. «Mus par l'idée que nos revendications sont légitimes, nous sommes convaincus de la justesse de notre cause et de la voie que nous empruntons pour les faire valoir», fait-on remarquer dans la déclaration à la presse. Les ingénieurs et les techniciens supérieurs du CRNB déplorent le cadre du travail «insoutenable» qui leur a été réservé. «L'état de santé physique et moral de notre personnel est alarmant», dénoncent-ils.