Qui mieux que le défunt Salah Boukrif, dont on célébrait hier à M'chedellah le premier anniversaire de son décès, peut symboliser aujourd'hui par son militantisme et son combat sans relâche pour les valeurs démocratiques cette jonction entre le mouvement national qui s'appuyait sur la plateforme de la Soummam et le mouvement démocratique inspiré d'un idéal républicain et des valeurs universelles ? Celui qui, aux yeux de tous ceux qui l'ont connu, est devenu, selon l'expression de Saïd Sadi, un référent majeur en matière de luttes sociales et de combat pour la démocratie faisait encore l'unanimité au sein des élus, des moudjahidine et des enfants de chouhada, réunis hier pour honorer par la mêmoire du combattant et du militant en baptisant le théâtre communal de la ville du nom de Salah Boukrif. Le leader du RCD, qui s'est félicité de ce geste de reconnaissance et de fidélité à la mémoire du grand combattant pour les libertés démocratiques, garde sa confiance en la jeunesse qu'il exhorte à un effort de mémoire pour réparer « le préjudice causé par le régime » qui tente de brouiller les fils conducteurs entre les générations d'avant 1980 et celles qui ont suivi. La mission libératrice consiste, selon Saïd Sadi, à offrir des repères à ces jeunes pour poursuivre le combat autour des mêmes valeurs démocratiques. A noter que Salah Boukrif est décédé à l'âge de 49 ans. Il était natif du village Boumedjber, à M'chedellah. Une des figures de proue du mouvement démocratique qui a émergé vers les années 1980, Boukrif a fait partie des 24 détenus à Berrouaghia.