Azzouz Bezzaz est un jeune réalisateur canadien d'origine algérienne s'investissant amplement dans le domaine de l'audiovisuel, notamment la télévision. Ce documentariste et concepteur d'émissions est en déplacement en Algérie pour la prospection quant à d'éventuels projets d'échange et de coopération entre le Canada et l'Algérie Vous êtes en Algérie en prospection pour d'éventuels projets... Je suis en Algérie pour étudier la faisabilité de mettre en place des projets d'échange et de coopération entre le Canada et l'Algérie en matière de production télévisuelle. Un protocole d'accord avait été signé en 1984 par Téléfilm Canada (l'équivalent du CNC) avec 50 pays, notamment l'Algérie. Et ce protocole n'a jamais été utilisé avec l'Algérie. Donc il s'agit de voir et sensibiliser surtout les producteurs et autres réalisateurs algériens quant à l'existence de ce protocole. C'est aussi une prise de contact... Exactement ! Le fait de venir ici est un peu un retour aux sources. C'est vraiment une première brèche, une première étape, une première pierre qu'on pose pour savoir ce qui est possible de faire. Vous êtes un réalisateur ayant la fibre didactique... Au Canada, je dispense des cours au sein d'ateliers de journalisme et techniques. Je coordonne l'émission Capharnaüm au CEJEP, à Montréal. Et à travers de cette émission, je souhaite effectuer des échanges entre les deux pays, par le biais d'établissements oeuvrant dans l'audiovisuel. Vous êtes aussi documentariste... Oui, pour l'instant, je finalise un documentaire sur le soccer (football) où je fais un parallèle entre le Brésil, la France et le Canada. C'est un film qui sera diffusé sur Télé Québec. Comment êtes-vous arrivé à la télévision ? J'ai un parcours assez chaotique. Vers l'âge de 17 ans, alors que j'étais au lycée, je me suis intéressé à l'audiovisuel. Toutes les fins de semaine, je les passais en salle de montage. Et chaque fois qu'il y avait une possibilité de reportage, je m'y collais. Depuis, j'ai des reportages en Allemagne, au Groeland ainsi que sur la jeunesse canadienne, l'intégration sociale, les chantiers-écoles portant sur les jeunes issus de milieux difficiles en France et au Canada. Une sorte de ciné-tv-vérité... Moi, ce qui m'intéresse, c'est la télévision. Je fais de la captation de shows. C'est vraiment de la télé-vérité. Le documentaire, le reportage, c'est du concret. Parler avec une personne, lui demander ses impressions, vivre le moment présent, cela est très important pour moi. Les productions maghrébines sont-elles présentes au Canada ? Au Canada, il beaucoup de Maghrébins, notamment des Algériens qui investissent dans le domaine du cinéma et de la télévision. Il existe un festival qui s'appelle Vues d'Afrique. En 2002, j'étais membre du jury. Et j'ai découvert une immense et extraordinaire richesse d'oeuvres cinématographiques. Malheureusement, il y a beaucoup de productions que se font mais qui n'ont pas la possibilité d'être distribuées ou diffusées. J'ai été aussi agent de liaison du premier festival télé-jeune en francophonie où j'ai fait venir quelques films de jeunes cinéastes algériens. Donc, il y a une volonté juvénile très entreprenante. La vidéo facilite la création et la réalisation, moins onéreuse par rapport à la pellicule. Y a-t-il un documentaire qui vous tient à coeur ? Ce qui me tient à coeur, c'est de m'impliquer et m'investir auprès de cette jeunesse algérienne. Mais aussi avec des gens qui sont beaucoup plus expérimentés. Je vais rencontrer demain le révolutionnaire Yacef Saâdi. Et ce, afin de réaliser un portrait sur ce personnage de la lutte anticoloniale. C'est toujours aller dans ce contexte de vérité vers des gens qui ont des choses à dire.