Les syndicats de l'éducation, meneurs d'une grève depuis sept semaines dans les wilayas du Sud, ont décidé de geler leur mouvement de protestation. Les syndicats ont donc renoncé au boycott des examens de fin d'année, dont le bac et le BEM «pour ne pas pénaliser encore les élèves», écartant ainsi la possibilité de mettre en exécution la menace brandie à quelques jours de la fin de l'année scolaire. C'est ce que nous apprenons auprès de responsables syndicaux concernés par cette grève. Selon M. Amraoui, secrétaire national chargé de l'information à l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef), «les syndicats ont opté pour le gel de la grève pour ne pas perturber le déroulement des examens nationaux dans la sérénité, car seuls les élèves seront pénalisés». «Il s'agit d'un gel et non d'un arrêt. Le mot d'ordre d'une grève reste de mise, le bloc des syndicats se remettra à la protestation dès la rentrée prochaine», a-t-il déclaré à la fin de la réunion tenue hier à Aflou, dans la wilaya de Laghouat. Ont pris part à cette rencontre les délégués des wilayas du Sud des syndicats suivants : Unpef, CLA, Cnapest, Snapest, CNEP et Snapap, et ceux de la santé publique pour débattre de la possibilité du gel de la grève entamée à la dernière semaine du mois de mars. Les syndicats qui ont paralysé tous les établissements scolaires dans 23 wilayas revendiquent une majoration de la prime de zone et son calcul selon le salaire de base en vigueur et non sur celui de 1995, avec un effet rétroactif à partir de 2008. Ces syndicats, convient-il de le rappeler, ont accordé peu de crédit aux promesses faites par plusieurs ministres au sujet de la prise en charge du dossier de la prime de zone. A rappeler que le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale a annoncé, à l'occasion de la Journée internationale du travail, qu'«un groupe de travail au gouvernement est à pied d'œuvre pour la revalorisation de la prime du Sud qui sera calculée sur le salaire de base de 2008 au lieu de celui de 1995». Une promesse «qui reste vague», ont jugé les syndicats qui réclament un calendrier de la concrétisation et des détails concernant cette prime et les modalités de son application. Les partenaires sociaux du ministre de l'Education, Abdelatif Baba Ahmed, considèrent aussi que le règlement du conflit ne peut se faire qu'avec des mesures concrètes visibles sur la fiche de paie, une ouverture du dossier de la révision du statut qui mettrait, selon eux, un terme à tous les points en litige, à savoir le plan de carrière, entre autres. A rappeler que les épreuves du baccalauréat débuteront le 2 juin prochain, tandis que celles du brevet de l'enseignement moyen sont prévues à partir du 9 du même mois.