Les délégués syndicaux des wilayas du Sud et des Hauts-Plateaux se réuniront aujourd'hui à Laghouat pour décider de la poursuite ou non de la grève enclenchée depuis un peu plus d'un mois. L 'annonce par le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, à partir de Mascara, de la revalorisation de la prime de zone n'a pas suscité une décision simultanée des syndicats autonomes, en débrayage depuis un peu plus d'un mois, concernant la rupture de ce mouvement de protestation. Représentant notamment les travailleurs des secteurs de l'éducation et de la santé, les syndicats autonomes qui réclament la hausse de la prime de zone et son calcul à partir du salaire de base de 2008 au lieu de celui de 1995 réuniront, aujourd'hui à Laghouat, leurs délégués des wilayas du Sud et des Hauts-Plateaux pour prendre une décision concernant la poursuite ou non de la grève enclenchée fin mars dernier ou d'éventuelles autres recommandations. Les syndicats de l'éducation semblent «peu convaincus» de cette annonce, qu'ils considèrent plutôt comme une «ultime promesse» du gouvernement. Cette annonce reste dépourvue de tout élément pouvant renseigner sur son sérieux ou sur l'intention du gouvernement de la concrétiser sur le terrain. «Il n'y a ni calendrier ni autre information pouvant renseigner sur la composante de la commission dont l'installation a été annoncée par M. Louh», explique Meziane Meriane, président du Syndicat national autonome des professeurs du secondaire et du technique (Snapest), contacté hier par téléphone. Même écho chez les autres composants de la Coordination des syndicats autonomes (CSA) qui reconnaissent à l'unanimité le caractère «vague» de l'annonce. «Nous aurions souhaité qu'il y ait un agenda qui détermine les mécanismes de l'application de cette revalorisation revendiquée depuis des années par les travailleurs. La déclaration de M. Louh ne précise même pas quelles sont les catégories de travailleurs concernées par l'augmentation ni les paramètres retenus pour la limitation des zones touchées par cette décision», soutient Messaoud Amraoui, secrétaire national chargé de la communication à l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef). Les syndicats s'interrogent aussi sur «la finalité d'une telle annonce après plus de quatre semaines de grève». «Si le gouvernement s'est tout ce temps-là refusé à toute négociation, pourquoi annonce-t-il vaguement une telle mesure», s'interrogent les membres de la CSA, qui voient en cette annonce «une manière de gagner du temps», notamment face au forcing exercé par les syndicats de l'éducation, dont une partie a menacé de boycotter les examens et la correction des épreuves du dernier trimestre. Les syndicats de la santé qui sont également membres de la CSA, en plus de leur participation à la réunion de Laghouat, se prononceront aujourd'hui sur cette mesure. Une conférence de presse sera tenue aujourd'hui au siège du Syndicat national des praticiens spécialistes (SNPSSP), a annoncé le Dr Merabet, président du Syndicat national des praticiens de santé publique et membre de l'Intersyndicale de la santé.