Les travailleurs de la Fonction publique du Sud et des Hauts-Plateaux maintiennent le mot d'ordre de la grève au deuxième jour de la cinquième semaine consécutive de la grève cyclique, enclenchée par plusieurs syndicats autonomes. Méziane Mériane, porte-parole du Syndicat national autonome des professeurs du secondaire et du technique (Snapest), affirme dans un communiqué de presse que la grève s'est étendue dans plusieurs autres wilayas, particulièrement après l'adhésion des employés des directions de l'éducation, en guise de soutien à leurs collègues qui débrayent depuis plus d'un mois. Une marche est également prévue, selon lui. La date et le lieu seront rendus publics incessamment. Le taux de suivi du mouvement, selon le même syndicaliste, varie d'une wilaya à une autre. Hier, il oscillait entre 68% et 75%, et dans l'enseignement secondaire, il se situait entre 66% et 73%. Le taux le plus élevé est toujours enregistré dans les wilayas du Sud. Ces organisations syndicales ont également décidé de boycotter les examens de fin d'année et les épreuves anticipées du bac sport et du BEM d'éducation physique et sportive, artistique et musicale. La décision a été tranchée avant-hier lors d'une réunion extraordinaire entre les syndicats autonomes, et ce, en dépit des assurances du ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, qui promettait de prendre en charge les revendications des travailleurs. Le ministre avait, en effet, déclaré qu'une «commission est en phase d'élaboration de l'augmentation de la prime du Sud sur la base des salaires de 2008 au lieu de 1995, suite à la révision du statut de la Fonction publique». Exigeant du concret, les protestataires considèrent que le ministère fait toujours dans la politique des «promesses», afin de «gagner du temps». Ils ont donc décidé de poursuivre leur mouvement de protestation, jusqu'à ce qu'il y ait prise en charge efficiente de leurs doléances, rappelant toutefois, que la tutelle est la seule responsable du pourrissement de la situation et de la prise en otage des élèves. Les grévistes sont déterminés à arracher leurs droits socioprofessionnels dont ils ont été privés depuis plusieurs années. Il s'agit de l'amélioration des conditions d'exercice dans les zones enclavées et la majoration de la prime de zone et autres indemnités liées au poste en les calculant sur le nouveau salaire de base, avec effet rétroactif à partir de 2008. Les décrets régissant la prime du Sud, 95-28, 95-300 et 95-330, et concernant respectivement le grand Sud, le moyen Sud et, partiellement, les Hauts-Plateaux, n'offrent pas, selon les syndicats, les mêmes avantages à tout le personnel. D'ailleurs, la prime varie de 40% à 100%. Il y a lieu de rappeler que les syndicats autonomes, notamment l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef), le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP), le Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap) et le Conseil national de l'enseignement supérieur (Cnes), dénoncent les intimidations dont les militants font l'objet, précisant toutefois, qu'ils n'ont été destinataires d'aucune réponse officielle de la part du ministère à leur plate-forme de revendications.