Les opérateurs nationaux et étrangers préfèrent attendre l'issue de la présidentielle. La Société de gestion des participations (SGP) Gestour est chargée de concrétiser les projets de privatisation ou de partenariat relatifs à un premier lot d'une vingtaine d'hôtels. Si les manifestations d'intérêt de chaînes hôtelières internationales et d'autres opérateurs ont été enregistrées, il n'en demeure pas moins que les sérieux prétendants ne se bousculent toujours pas au portillon. Ces opérations sont encore au stade des discussions entre les investisseurs et le directoire de Gestour. Ainsi, les différents projets de prise de participation exprimée par des opérateurs étrangers, annoncés çà et là, sont encore en stand by. C'est le cas des quatre hôtels désignés pour la privatisation avec l'assistance de la Banque mondiale (BM). Il s'agit des Zianides (Tlemcen), de Tahat (Tamanrasset), des Andalouses (Oran)) et d'El-Aurassi (Alger). La situation est la même, souligne le secrétaire général, de Gestour, M. Louanchi. Les experts de la BM n'ont même pas entamé l'évaluation de ces unités, et la banque d'affaires n'a pas été désignée à ce jour. L'hôtel Es-Safir qui devait être repris par l'APN au profit des députés reste un dossier en suspens. Le président de l'Assemblée, M. Karim Younès, a émis le vœu de reprendre la structure tout en laissant le management à l'Entreprise de gestion touristique (EGT) du Centre. Le même topo est à signaler pour l'hôtel Albert 1er convoité par la chaîne hôtelière française Accor. Celle-ci poursuit encore son évaluation de l'investissement à consentir dans ce projet. Les unités des Zianides, de Seybouse… sont également proposées par la SGP à ce groupe, mais point de réponses depuis. El-Aurassi, aussi, a récemment suscité l'intérêt du Fonds algéro-koweitien d'investissement (FAKI), pour une prise de participation. “Toutes ces opérations sont toujours en cours”, avoue M. Louanchi. Comment expliquer ce revirement inattendu des investisseurs qui étaient, il y a quelques mois, enthousiastes pour la réalisation de ces projets ? À en croire les dires des observateurs avertis, l' élection présidentielle est la cause la plus plausible. En effet, explique-t-on, les opérateurs intéressés préfèrent attendre l'issue de l'échéance électorale pour relancer les négociations. Une dizaine d'investisseurs entre nationaux, immigrés, chaînes de renommée mondiale, espagnoles, suisses et françaises, a, selon l'un des membres du directoire, voulu racheter ou prendre des participations dans ces unités. Il faut, cependant, attendre le mois d'avril prochain, pour que les choses se clarifient davantage. Ceci dit, Gestour poursuit ses activités et se lance dans plusieurs chantiers. La priorité des priorités pour cette SGP est la formation des ressources humaines. Plus de 75% du personnel hôtelier, indique-t-on, nécessite une mise à niveau. Des rencontres ayant pour thèmes entre autres, le modèle organisationnel par types d'activités (balnéaire, thermal…), la rationalisation des effectifs, l'intérêt de conjuguer l'espace avec l'homme dans le souci d'une meilleure rentabilité, ont été inscrits au programme. Dans ce sens, une journée d'étude sur “le Contrat à durée déterminée” (CDD) a été tenue mercredi dernier. L'objectif recherché a trait à l'explication de la réglementation en matière de relation de travail aux divers gestionnaires. Une autre journée, prévue pour le mois de février prochain, sera soldée par l'établissement d'un modèle type de gestion de la catégorie d'employés à CDD. Le bilan de l'année dernière de Gestour arrêté à fin novembre, fait ressortir, estime M. Louanchi, une croissance du chiffre d'affaires de 7%. 2003 s'est également caractérisée par l'assainissement de la situation financière des entreprises à travers le recouvrement des créances. “Il n'y a plus d'EGT à découvert financier. C'était en fait une mauvaise structuration du remboursement à court terme d'investissements engagés à long terme”, précise le SG de Gestour. Par ailleurs, la SGP s'est fixée un délai de deux ans au maximum pour achever les activités de réhabilitation et de restauration des structures hôtelières. Gestour participera, enfin, pour la première fois, aux salons Sitev d'Alger, du 1er au 5 mars prochain et de Paris, du 11 au 14 du même mois. B. K.