Comme il était attendu, le match retour Raja-JSK ne fut guère une partie de plaisir. En effet, les Kabyles ont eu fort à faire face au Raja porté comme il ne l'a jamais été par 60 000 supporters chauffés à blanc et surtout acquis à sa (seule) cause. Une équipe du Raja remodelée - Fullone contraint qu'il l'était de le faire par cette cascade de suspensions - qui s'était de suite portée en attaque pour tenter de combler ce retard de deux buts. Mais Yacef, dès les premiers instants de la partie, avait de suite averti l'Argentin qu'il n'avait pas trop intérêt à dégarnir sa défense, faute de quoi, il se mordrait les doigts. D'ailleurs, ce dernier avait donné consigne à ses défenseurs de réserver un traitement de faveur à leur bourreau du match-aller. En fait, le but inscrit dans le premier quart d'heure par le défenseur central du RAJA, Chahmi, avait complètement chamboulé les plans de Chay, pendant qu'il libérait les locaux. Car il faut dire que l'objectif de Chay était de tenir le coup durant la première demi-heure pour porter un coup au morale des Rajaouis qui auraient été gagnés par la nervosité. Ce but, venu plus tôt que prévu, a fait que les Kabyles s'étaient mobilisés autour de leur gardien pour éviter d'en prendre un second, synonyme d'élimination. « Il est vrai que ce but avait changé quelque peu la base de la donne sur laquelle nous étions partis, mais il ne nous a guère perturbé. Mieux il n'a fait que revigorer notre détermination à nous qualifier en formant un bloc soudé », nous dira Hamid Sadmi, président de la section football. « Nous leur avons demandé de poser le ballon en le portant aussi loin que possible dans le camp adverse pour ne pas donner trop de liberté et d'espace aux Marocains en brisant tous leurs espoirs », soulignera pour sa part le coach de la JSK heureux de cette qualification. Les Algériens ont été par moment héroïques à l'image de Mahieddine Meftah qui avait continué la partie malgré une atroce douleur à la cuisse, suite à un choc avec Bidoudène qui n' a été que l'ombre de lui-même. En seconde période, le dispositif mis en place par Chay avec la sortie de Hamlaoui, remplacé par Hemani contrarié les desseins de Fullone qui s'attendait à ce que la JSK joue la défensive à outrance pour préserver son but d'avance : « Avec l'incorporation de Nabil (Hemani ndrl), nous voulions surtout nous mettre à l'abri en allant chercher un but qui nous aurait permis de jouer plus libérés mais aussi de fixer l'axe adverse en le maintenant dans son camp plutôt que de le voir venir prêter main-forte à son attaque », dira Chay, pour expliquer le changement opéré. Un changement qui a porté ses fruits, puisqu'il avait permis de briser en deux cette équipe du RAJA qui vers la fin éprouvait les pures difficultés à porter des attaques dans le camp de la JSK. Les Rajaouis se contentaient de longues passes qui avaient fait le bonheur de la défense kabyle qui avait tout de même donné des sueurs froides à ses fans avec ces quelques fautes d'inattention qui avaient failli provoquer l'irréparable. Il reste que les Kabyles avaient tenu le coup bien qu'ils aient terminé à dix après l'expulsion de Driouèche. « Une fois de plus, les joueurs ont été des hommes, de grands hommes du début jusqu'à la fin de la partie », dira encore Chay. Effectivement, ils ont été des hommes en damant le pion aux Marocains du RAJA. Ils viennent d'écrire une nouvelle page dans la belle histoire du club, en menant leur équipe pour la première fois aux poules de cette Champion's League africaine qui était l'un des premiers objectifs du début de la saison du président Hannachi aujourd'hui un homme heureux : « Je n'ai jamais douté de mon équipe », dira ce dernier.