Où en est la promesse solennelle que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait faite lors de sa visite à Constantine en février dernier, - précisément à la résidence universitaire 2000 lits-, aux représentants de la coordination des policiers révoqués abusivement (CPRA), d'«étudier sérieusement» la plateforme contenant leurs principales revendications, à savoir la réintégration et la réhabilitation ? «Qui va enfin nous rendre justice et effacer la hogra dont nous avons été les victimes toutes désignées durant la décennie noire ?» se demande encore le président national de la coordination et ex-officier de la sûreté nationale, Abdenour Benmeddour. Ce dernier et deux de ses collègues d'infortune, une ex-inspectrice des renseignements généraux, Bourahil Fatiha (qui a sombré dans la dépression après avoir vu sa collègue se faire tuer sous ses yeux par les terroristes), et un ex-agent de l'ordre public, Meddour Maâmar, nous ont remis un dossier contenant, outre une pétition explicative de leurs cas, les copies des requêtes qu'ils adressent régulièrement au ministère de l'Intérieur et à la DGSN, qui se sont engagés, le 7 mars 2012, à étudier leur situation «au cas par cas», au CNCPPDH (une commission des droits de l'homme), au Parlement, au Premier ministre et au Président de la République, en plus des comptes rendus des sit-in cycliques qu'ils observent devant la DGSN depuis février 2001. En attendant, ces Algériens, -qui n'ont guère d'autre pays de rechange-, sont dans le dénuement total, leurs familles vivent d'expédients. La justice a pourtant tranché en leur faveur pour la plupart d'entre eux. Pourquoi alors continuent-ils d'être ignorés dans l'Algérie indépendante, mais qui manque singulièrement de générosité pour certains de ses enfants ? Pourquoi font-ils toujours l'objet d'une exclusion sociale qui ne dit pas son nom ? «Aujourd'hui, nous sommes dans le marasme, mais nous ferons entendre notre voix jusqu'à la fin ; nous ne cesserons jamais de clamer notre innocence et de dénoncer l'indigence terrible à laquelle on a été réduits depuis la décennie noire», martèlent-ils.