La perturbation qui a lieu avant-hier, lors du déroulement de l'épreuve de philosophie est considérée comme une première dans les annales du baccalauréat en Algérie. Comment gérer «la rébellion» des candidats ayant sérieusement perturbé avant-hier le déroulement de l'épreuve de philosophie de la filière lettres et philosophie ? Un véritable casse-tête. Les parents d'élèves guettent avec impatience la réaction de la tutelle, qui a lancé une enquête pour définir les responsabilité dans ce qui s'est passé. La Fédération nationale des parents d'élèves dit avoir saisi la tutelle sur «ces perturbations et attend les mesures du ministère pour définir les responsabilités». «Je ne peux pas m'avancer, j'ai appris que le ministère a lancé une enquête», s'est contenté de répondre M. Hadj Dellalou, président de cette association. Selon notre interlocuteur, il y aurait eu manipulation des élèves en leur faisant croire qu'il y avait une fuite du sujet de philosophie, d'où leur colère, mardi, explique M. Hadj Dellalou, qui revendique une enquête sur la source de ces informations ayant poussé les élèves à perturber le déroulement de l'examen. M. Hadj Dellalou reconnaît que «c'est une première» dans les annales du bac. «Cela portera certainement un coup dur à la crédibilité de l'examen. Il faut des réponses fermes de la tutelle», ajoute notre interlocuteur. Pour M. Benzina, président de l'Union des parents d'élèves de la région est d'Alger, «ces éventements devraient interpeller la tutelle concernant les méthodes de préparation des examens». Selon notre interlocuteur, «il y a des parties visant à casser le baccalauréat en créant des motifs de perturbation». Selon la même association, le débat sur la réforme devrait inclure justement les mécanismes de préparation des sujets du baccalauréat. «Il faudrait se pencher sur le travail de l'inspection pédagogique», soutient M. Benzina. Pour les perturbations ayant engendré une tricherie collective, dénoncée dans les PV remis par les enseignants surveillants, «c'est une rébellion de candidats qui a pénalisé tout le monde. Nous sommes face à une situations jamais vécue dans notre système éducatif». Le représentant des parents d'élèves estime que «l'organisation d'un autre examen de philosophie pour les candidats de la filière lettres semble la plus indiquée, même si cela nécessite des moyens et des efforts colossaux». Le calme est revenu, hier, dans les centres d'examen de baccalauréat ; les candidats ont passé la journée «tranquillement». Au quatrième jour d'examen, les candidats pensent encore aux «dégâts occasionnés» par les événement de la veille, où plusieurs centres ont connu des perturbations. Les élèves redoutent les conséquences et attendent des mesures de la tutelle. Les épreuves d'histoire-géographie et de tamazight pour les littéraires, de sciences et physique pour les scientifiques se ont déroulées «dans le calme», constate-t-on. Les «turbulences» créées par le sujet de philo semblent un mauvais souvenir pour les candidats qui en redoutent les conséquences.