Par Karima Mokrani Pour la journée d'hier, c'était plutôt le calme et la sérénité qui ont marqué les épreuves du baccalauréat 2013 à travers l'ensemble des centres d'examen. «Sujet abordable. Rien à voir avec ceux de philo et de maths», assurent plusieurs élèves dans les localités de Bab El Oued, Sidi M'hamed et à Hussein Dey, à Alger. Une seule matière le matin, c'est «histoire et géographie». Repos l'après-midi. En fait, une autre épreuve était programmée pour l'après-midi mais elle est facultative. C'est l'examen de langue tamazighte. «C'est prévu mais ce n'est pas généralisé. C'est seulement dans certaines wilayas et certaines classes», précise une enseignante d'un établissement de Bab El Oued. Et celle-ci d'évoquer les tristes événements qui ont accompagné, la veille, le déroulement de l'épreuve de philosophie. «Ils disent que c'est la faute aux professeurs parce qu'ils sont sortis des salles d'examen et ont laissé les candidats tricher comme ils veulent. Avaient-ils le choix de faire autrement? Ils ont agi ainsi sous la menace. Il fallait bien sortir pour sauver sa peau.» L'enseignante assure que le sujet de philosophie est loin d'être comme le décrivent les élèves : «Moi, je ne suis pas enseignante de philo mais je me suis renseignée auprès de mes collèges. Elles m'ont clairement dit que les questions sont dans le programme et dans ce qu'ils appellent le seuil. Les questions étaient claires et les sujets ne sont pas longs. C'était à la portée des élèves.» Pour la même enseignante, «il y a beaucoup d'exagération dans les dires et les comportements des candidats. Ils cherchent trop la facilité. Ils n'aiment pas se casser la tête. Ils ne veulent pas de philo et ne veulent pas de maths. Ce n'est pas normal cela. Il n'en demeure pas moins que le problème est assez sérieux et il faut bien en débattre avec tous les concernés pour trouver une solution qui sera à même de mettre un terme à ces dérapages». Autre dérive : «Je l'ai prise en flagrant délit de tricherie mais au lieu de reconnaître son erreur, elle a ouvert grand ses yeux comme pour me défier et elle m'a insulté. Elle m'a accusé de mentir. Elle a ameuté toute la classe, alors que c'était à moi de lui interdire sur place de rester en classe. J'étais sidérée par son comportement. Et malheureusement, elle n'est pas la seule dans ce cas. C'est le comportement d'un grand nombre de nos élèves aujourd'hui.» Les épreuves du baccalauréat 2013 ont débuté le 2 juin dernier. Elles prendront fin aujourd'hui. L'épreuve de philo est au programme dans la filière sciences naturelles. D'ores et déjà, des enseignants expriment leur inquiétude : «Encore la philo! Ça ne va pas être facile pour nous. Espérons que notre tutelle a pris les dispositions nécessaires pour prévenir tout incident.» K. M.