Des citoyens, en organisant un sit-in, hier, en faveur d'une meilleure prise en charge des cancéreux, veulent rappeler à l'opinion publique que la situation des hôpitaux algériens ne répond pas aux Des citoyens ont organisé, hier, un sit-in à la place du 1er Mai (Alger). Ils ont exprimé leur soutien aux personnes malades du cancer. Selon le professeur Kamel Bouzid, «des centaines de patients ne peuvent subir de chimiothérapie avant 2014». Les militants jugent cette situation «scandaleuse». Pour eux, «il est inconcevable que l'Etat algérien laisse mourir ses enfants, alors que les apparatchiks du système dépensent l'argent du Trésor public pour se soigner dans les pays développés». «Val-de-Grâce pour tous», scandent les militants. On pouvait lire tant de messages. «Ma santé, ma dignité», «Ziari (ministre de la Santé), vous tuez autant que le cancer», «Chimiothérapie en Algérie, la grande manquante», «SOS guérison», «Les cancéreux souffrent en silence», «Etre cancéreux n'est pas un choix, guérir est un droit». Les passants s'arrêtaient pour lire les pancartes. C'est en fait le troisième rassemblement organisé par le même collectif citoyen. Ces acteurs sont issus de divers mouvements. Ils se concertent sur facebook et concrétisent leurs discussions sur le terrain. Ils veulent rappeler à l'opinion publique que la situation des hôpitaux algériens ne répond pas aux aspirations des patients. Ils mettent en relief une problématique de fond. Il faut dire que le débat sur la politique de santé du pays a été relancé avec véhémence. A commencer par les appels de détresse lancés par le professeur Bouzid. Quant au collectif citoyen organisateur des sit-in, il s'indigne devant le particularisme du régime. Le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, est parti se soigner à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce, tandis que le peuple se trouve en face d'un service médical médiocre. «Il est possible de construire plus d'une quarantaine de CHU à travers le territoire national, en dégageant un budget de 600 millions d'euros», est-il souligné. Un participant au rassemblement s'étonne de la suppression de plus d'un milliard et demi de dollars de dettes de pays africains et arabes. Une décision prise d'une manière «antidémocratique» par le gouvernement. Un autre s'insurge contre la construction d'infrastructures dont le coût dépasse «le milliard d'euros». L'éducation et la santé sont prioritaires. «Nous exigeons des pouvoirs publics la garantie d'hôpitaux dignes pour tous et non pas des mouroirs», soutient une militante. Des policiers, des agents des renseignements généraux (RG) notamment, vraisemblablement surpris par le rassemblement, interdisent aux passants de communiquer avec les organisateurs du sit-in. Un des membres des RG affirme aux militants qu'«ils ne doivent pas faire de politique». «Si vous avez un problème avec l'administration, il faut directement vous y adresser. Vous n'avez pas le droit d'occuper la place», a-t-il ajouté. Chose que, naturellement, les militants ont refusé d'admettre. Le groupe a continué et terminé le sit-in dans le calme, d'une manière pacifique et sans incident. Les piétons et les automobilistes restaient admiratifs.