Le Jardin d'essai, qui était un espace destiné initialement à la botanique, devient de plus en plus un lieu de villégiature prisé par les Algérois, particulièrement durant la période des vacances scolaires, où le jardin enregistre une grande affluence. Toutefois, est-il possible de préserver l'endroit de la dégradation, tout en étant sujet à une fréquentation grandissante de la part du grand public ? Jusqu'ici, la direction du jardin a pu associer les deux concepts, en imposant des règles strictes auxquelles les visiteurs doivent se soumettre. En dépit de ces nombreuses restrictions, que la direction met en exergue à l'entrée même du jardin, une frange de visiteurs passe outre ces exigences dictées par la nécessité de préserver le jardin. Les plus récalcitrants d'entres eux piétinent l'herbe verte des carrés et pénètrent dans les entrailles même des plantations pour voir de près les végétaux et contempler les lianes agrippées aux troncs d'arbres. Pis encore, d'autres n'hésitent pas à jeter leurs détritus dans les allées. Malgré ces agissements qui dénotent un incivisme avéré, la direction et les travailleurs du jardin arrivent à préserver les lieux dans un état impeccable. L'effort fourni au quotidien par ce personnel est remarquable. Cela n'est cependant pas suffisant. Il faut associer à ce travail une autre démarche devant sensibiliser le grand public sur la nécessité de préserver l'endroit, qui est, avant tout, un jardin botanique. Faut-t-il rappeler aux Algérois l'état dans lequel se trouvait ce jardin il y a seulement quelques années ? Il s'en est fallu de peu pour que ce joyau ne soit perdu à tout jamais. Maintenant qu'il a été sauvé et qu'il est ce qu'il est, faisons en sorte de le préserver, pour nous et les générations futures. Le public est appelé à faire preuve de civisme afin de permettre au jardin de durer.