La bande joyeuse de Ouled Hadja Maghnia a semé les graines de l'ambiance, samedi soir, au stade Enasr à Béchar, à la faveur de la deuxième soirée du 7e Festival national culturel de la musique diwan. Béchar. De notre envoyé spécial
L'équipe de Youcef Merghache est venue, avec ses voix et ses percussions, inviter le jeune public et les familles assez nombreuses à la fête. Le groupe, originaire comme son nom l'indique de Maghnia, a donné un goût épicé du style derdba de l'extrême ouest du pays. Une louche sahraouie par-ci, une pincée de gnawi par-là, des «ahazidj» autour, et le plat est prêt à être servi ! Desserrées, les derboukas ont été «réglées» pour reproduire du son guelal en ordre décroissant. Et dans une parfaite harmonie, les percussionnistes complétaient, dans un enchaînement diabolique, les rythmes pour en faire un seul. Le tout appuyé par le chant en choral et l'interprétation de Youcef Merghache. Le bassiste Fouad Bousmaha a apporté à l'ensemble un appui précieux. «La basse n'a été ajoutée que récemment dans les concerts du groupe. C'est un instrument musico-rythmique. C'est presque un gumbri contemporain. Si l'on trouve un bon gnabri, on ajoutera cet instrument», a précisé Fouad Bousmaha. Selon lui, Ouled Hadja Maghnia sont dans une phase expérimentale pour créer leur propre style musical. «Plus tard, nous envisageons d'intégrer d'autres instruments de percussion comme le bendir, la tambourine et le guelal. C'est un travail graduel», a-t-il annoncé. Le prochain album de Ouled Hadja Maghnia Mali mali ya ma aura les traces du patrimoine de Beni Abbès (Sud-Ouest). Il sera disponible à partir de la fin du mois de juin. «Nous allons y introduire des retouches techniques en respectant les combinaisons rythmiques», a souligné Fouad Bousmaha. Ouled Hadja Maghnia ont gagné leur notoriété grâce à l'album Sali ala nabina, sorti en 2005. Mais, ce n'est qu'en 2008 que le groupe a commencé à animer des concerts. «Il nous arrive d'être présents dans les waâdate. Chaque mois de septembre, on organise à Maghnia une waâda à Sidi M'hamed où des troupes folkloriques assurent l'ambiance. On y retrouve du aâlaoui, des aïssaoua, des goum (cavaliers). Après un couscous, on anime la soirée avec des gumbris et karkabous», a expliqué Youcef Merghache pour rappeler la culture gnawie. Diwane ammi Brahim de Béchar, groupe en compétition officielle, qui a précédé Ouled Hadja Maghnia sur scène, a présenté un programme dans le pur style diwan avec Bania, Baba Hamou et Nabina. Une «bekhara» a été installée avant l'entrée en mouvement du groupe pour rappeler un certain rituel. «Nous aurions aimé monter sur scène et organiser parallèlement une waâda pour exprimer toute la richesse du diwan. Notre groupe, qui existe depuis 1992, est le plus ancien de la région de Béchar. Nous sommes en train d'apprendre aux jeunes les bases de cet art pour le faire évoluer. Hier, on nous appelait ‘‘laâbid''. Aujourd'hui, la musique diwan a atteint un niveau professionnel même au niveau international», a indiqué Benabdoun Abdeldjabar, maâlem de Diwane ammi Brahim. Le groupe Ouled Sidi Blal de Relizane, qui participe pour la deuxième fois au Festival de Béchar, a, pour sa part, présenté des bradjs connus, comme Dhif Allah sidna boubakar, Hamou, Bania zerg sma et Boulal. «Chez nous, la relève est assurée. Nous avons des membres qui ont douze ans. Mes deux enfants jouent avec nous le kerkabou. Notre groupe existe depuis 1999», a précisé M'hamed Belamria, chef du groupe Ouled Sidi Blal.