Tout compte fait, les pouvoirs publics à Aïn El Türck semblent s'être résignés à transférer le marché hebdomadaire qui se tient sur la rue Jérusalem. Toutes les tentatives ont été vaines. Face à un commerce informel qui a déployé ses tentacules, il faut dire que l'opération de délocalisation n'est pas une mince affaire. Pour preuve, la première tentative, opérée il y a une année et qui consistait à le transférer vers le site jouxtant le CREPS, était tout de suite tombée à l'eau. Moins d'une semaine après, les commerçants avaient réintégré l'emplacement initial. Mieux encore, ne se satisfaisant pas d'échapper à la traque des services communaux, ils refusèrent de payer les taxes d'occupation des espaces réservés à l'installation des étals. Face à cette situation, quelques mois plus tard, les pouvoirs publics locaux ont optés pour un autre site. Celui ci est un ancien hangar abandonné, ayant servi par le passé de silo, situé au lieu dit Douar Maroc, actuellement cité commandant Farradj. Cette seconde tentative n'aboutira pas pour autant car, le site « n'offrait » pas toutes les commodités pour l'exercice du commerce informel, encadré dans sa globalité par des islamistes. Ce qui explique quelque peu, qu'outre l'aspect financier, les activistes islamistes, même s'ils ne représentent pas la branche extrémiste, ont pignon sur rue. Pour les observateurs initiés, les entrées et les sorties du marché sont totalement structurées puisque ce sont de jeunes islamistes, visibles à leurs tenues, qui en contrôlent et le business et l'activisme. Pour leur part, les commerçants réglementés, noyés dans ce magma informel, ont essayé de sensibiliser les autorités locales sur leur situation mais, sans grand résultat. Ils continuent tant bien que mal à subsister dans ce chaos, tout en supportant le diktat des revendeurs illicites qui font dans toutes sortes d'activités commerciales, de la brocante à la friperie en passant par la quincaillerie.