La satisfaction des besoins en eau potable des habitants de Rogassa, une commune de 6 339 âmes, à 42 Km au nord du chef-lieu de wilaya, aborde une phase critique qui fait planer le spectre de la soif sur une région pourtant réputée pour ses ressources hydrauliques. Devenu rare, le précieux liquide est glané par tous les moyens que les habitants peuvent trouver et il n'est plus surprenant que la corvée d'eau soit devenue un exercice vital, auquel s'adonne une bonne partie de la population. Jerricans et seaux d'eau constituent désormais l'attirail indispensable dont se munissent des enfants, surtout, pour effectuer des allers et venir entre le domicile familial et les robinets des écoles ou des bâtiments publics qui dispensent encore une eau propre à être consommée. Cette quête interminable pour assurer aux foyers une disponibilité que des réseaux inachevés n'ont pas été, depuis longtemps, en mesure de faire parvenir, ne prend fin qu'avec le crépuscule. La cité 1er Novembre, 32 logements et celle située sur la route de Cheguig, sont les quartiers les plus touchés par cette inquiétante pénurie, à l'instar de Hai El Badr. Les résidents ont été contraints, chacun, de forer un puits à l'intérieur de son habitation pour se rendre compte, ensuite, que c'était peine perdue : l'eau qui en était remontée avait un tel goût saumâtre qu'il valait mieux la destiner à un autre usage. Consulté, le président de l'APC mettra ce déficit alarmant sur le compte des pratiques qui ont toujours eu cours jusqu'ici. « Le fonçage inconsidéré de puits, dira-t-il, s'est poursuivi pendant assez longtemps pour atteindre des proportions démesurées qui ont eu des conséquences désastreuses sur la nappe phréatique. Une telle situation n'est pas susceptible de se rétablir, à court ou moyen terme. » « En tout état de cause, poursuivra-t-il, une exploration a été tentée à Haoudh Remini, par le forage d'un premier puits dont le débit promettait de régler définitivement le problème mais, qui se révèlera par la suite d'une eau aussi saumâtre. » Cette impasse inattendue a convaincu les services de l'hydraulique d'envisager la réalisation d'un second ouvrage de ce genre, dans les jours à venir.