La colère des malades dialysés est à son comble. Avec le calvaire qu'ils continuent de vivre, ils n'auront finalement qu'à choisir entre des souffrances interminables ou une mort dans l'indifférence totale, face à une démission incompréhensible de la part des autorités sanitaires et de la direction de la caisse nationale des assurances sociales. Selon les membres de l'association Echiffa des malades dialysés ayant tenu, jeudi dernier, un point de presse à la clinique rénale de la cité Daksi, une cinquantaine de malades vivent actuellement une situation tragique du fait qu'ils ne bénéficient pas régulièrement de séances de dialyse, alors que certains parviennent difficilement à décrocher une séance par semaine contre les trois prévues conventionnellement. Ces malades non programmés à la clinique Daksi, pour des raisons liées à la saturation de l'établissement selon les explications avancées jusque-là par la direction, n'arrivent plus à convaincre surtout que l'association, qui a intervenu auprès de la direction de la caisse nationale des assurances sociales pour décrocher des places dans les cliniques privées, ne parviendra pas à avoir la prise en charge nécessaire. On apprend ainsi que l'état de vétusté des générateurs de la clinique Daksi, le mauvais traitement des malades à longueur d'année pour une séance d'hémodialyse ou pour faire des examens biochimiques et radiologiques aura causé la mort de 11 malades durant l'année 2005, alors que l'absence d'une prise en charge convenable a coûté la vie à 18 malades depuis le mois de janvier 2006. Une situation qui ne semble guère inquiéter ni la direction de la santé et de la population, ni la direction de la clinique Daksi, ni même la Cnas de Constantine, pourtant les possibilités de prise en charge existent au niveau des cliniques privées à la cité Boussouf et dans la ville d'El Khroub. Pour l'association Echiffa des malades dialysés, le voyant est au rouge et l'état des lieux nécessite une intervention énergique des pouvoirs publics pour éviter une dégradation qui finira par anéantir des malades victimes d'une terrible insouciance de la part de la société, alors que nul n'est à l'abri d'un mal chronique et impitoyable. Il faudra attendre tout de même les résultats d'une rencontre des délégués de l'association Echiffa avec les responsables de la direction générale de la Cnas, prévue demain dimanche à Alger pour pouvoir décrocher une prise en charge pour une cinquantaine de malades accrochés toujours à un espoir de vie, aussi mince soit-il.