Beaucoup de responsables israéliens ont déclaré ouvertement être opposés à la création d'un Etat palestinien indépendant l Le responsable américain a été accueilli avec l'annonce de la construction de 69 nouveaux logements dans une colonie de la ville sainte d'El Qods. Ghaza De notre correspondant Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, installé depuis février dernier seulement, effectue sa cinquième visite dans la région du Proche-Orient. Cette nouvelle tournée vient dans le cadre des efforts annoncés par l'Administration américaine pour la relance du processus de paix. Après avoir rencontré le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, pendant 4 heures, jeudi soir, le secrétaire d'Etat américain, toujours aussi confiant en la possibilité de ramener les deux parties à la table des négociations, est retourné dans la soirée à Amman, la capitale jordanienne, où il a eu un entretien avec le roi Abdallah de Jordanie. Hier, après une réunion de plus de deux heures avec le président palestinien Mahmoud Abbas, à Amman, John Kerry s'est de nouveau dirigé vers Israël pour y rencontrer pour la deuxième fois en deux jours le Premier ministre israélien. Sera-t-il capable d'obtenir une promesse de gel de la colonisation de la part du gouvernement israélien ? C'est le plus grand défi auquel fera face le chef de la diplomatie américaine, puisque la colonisation est le point de discorde principal empêchant tout retour au processus de paix entre Palestiniens et Israéliens. Non reconnue par le droit international ni par l'ensemble de la communauté internationale, la colonisation israélienne n'arrête de s'épanouir dans la Palestine occupée (Cisjordanie, y compris la ville sainte d'El Qods et la bande de Ghaza). A cause de la poursuite de la colonisation, qui avale de plus en plus de terres, chaque jour qui passe rend plus difficile encore la création d'un Etat palestinien viable, pourvu d'une continuité territoriale. Conscient de cette réalité, Mahmoud Abbas, le président de l'Autorité palestinienne et chef du Fatah, le plus adepte parmi la direction palestinienne d'une solution négociée du conflit avec Israël, est celui qui a mis un terme aux négociations avec le gouvernement israélien, fin 2010. La «fatalité» de la colonisation Au rythme où allait la colonisation, il ne restera plus grand-chose à négocier, pensait le président Abbas. Les Etats-Unis, l'allié le plus fidèle de l'Etat hébreu, n'ont jamais ouvertement reconnu la colonisation israélienne, mais n'ont jamais opéré de pressions véritables sur l'Etat hébreu pour le persuader à changer sa politique d'expansion au détriment du futur Etat palestinien. Le gouvernement israélien, dont beaucoup de responsables, tels que Danny Dannon, vice-ministre de la Guerre, ont déclaré ouvertement être opposés à la création d'un Etat palestinien indépendant, a accueilli le responsable américain avec une annonce de construction de 69 nouveaux logements dans une colonie de la ville sainte d'El Qods. Le message israélien est clair, même si Netanyahu rappelle à chaque fois être prêt à reprendre les négociations avec les Palestiniens avec lesquels il veut construire la paix. La colonisation, dont la visée stratégique est d'empêcher toute création d'un Etat palestinien, va se poursuivre. Abbas ne peut boycotter les visites de John Kerry pour éviter d'être accusé de l'échec du retour à la table des négociations, bien que l'issue de cette nouvelle tournée paraît semblable aux précédentes. La direction palestinienne doit penser à d'autres pas qui puissent mettre en difficulté les plans israéliens visant à voler la terre palestinienne. Se diriger vers la Cour pénale internationale, quitte à mettre en colère les Etats-Unis et Israël est la première décision qui devrait être prise après l'échec très probable de John Kerry d'obtenir un changement de la politique d'expansion du gouvernement israélien.