Le nouveau regroupement d'associations musulmanes, Mosquées & musulmans solidaires, créé récemment à Lyon, a eu des mots très durs après l'installation, dimanche, du bureau du Conseil français du culte musulman. Lyon De notre correspondant Alors que le CFCM sera présidé, pour deux ans, par le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, Mosquées & musulmans solidaires, dont le principal animateur est l'Algérien Kamel Kabtane, recteur de la mosquée de Lyon, parle d'«un nouveau conseil d'administration et d'un président illégitimes démocratiquement». Mosquées & musulmans solidaires estime que le «CFCM, avec ses tares congénitales, renaît artificiellement de ses cendres, grâce au compromis politico-diplomatique ‘‘bricolé'' à la hâte. Il restera, de ce fait, ni crédible ni légitime pour agir en tant qu'interlocuteur et représenter la voix autorisée des musulmans de France auprès des pouvoirs publics ou des médias». Fustigeant l'incapacité présumée du CFCM à régler les problèmes que rencontrent les musulmans de France, les promoteurs de Mosquées & musulmans solidaires appellent à «rédiger et produire un livre blanc sur les solutions objectives et nécessaires». Une série de préoccupations est listée : «Le traitement du dossier des produits carnés et de leurs dérivés estampillés frauduleusement ‘‘halal'' par des organismes de certification de complaisance et dont l'existence légale reste à vérifier, le contrôle des activités commerciales frauduleuses faites par certaines agences de voyages autour de la période du pèlerinage, le fonctionnement et le recrutement dans les aumôneries civiles et militaires, la question des prières dans les rues, de la formation des imams et de leur recrutement ou du port du voile dans les établissements laïques, l'autorisation de carrés musulmans dans les cimetières ou de la construction de lieux de culte décents». Sur tous ces dossiers, «l'échec du CFCM, coquille vide et inefficace, ainsi que de ses dirigeants imposés, a été cuisant, pitoyable et nuisible à la dignité et aux intérêts des musulmans et de leur culte en France», conclut Mosquées & musulmans solidaires. D'autre part, la neutralité laïque des pouvoirs publics est exigée face à «leur tentation d'imposer ‘‘un islam des pouvoirs publics ou des consulats'', vestige de l'époque coloniale».