La Coordination nationale de défense des droits des chômeurs (CNDDC) a choisi la veille du 5 Juillet pour organiser une série de marches à travers plusieurs wilayas du pays. C'est toute la symbolique de cette date-clé de l'histoire nationale que les chômeurs ont décidé de mettre à profit pour relancer le débat sur leur situation. «Après notre marche de Hassi Messaoud le 24 février, jour de la nationalisation des hydrocarbures, c'est l'anniversaire de l'indépendance que nous avons choisi pour interpeller les consciences et dire : où en est-on avec les promesses du Premier ministre de mars dernier ?», s'interroge Tahar Belabess, leader du mouvement et coordinateur national de la CNDDC. C'est donc une centaine de chômeurs qui ont marché à travers les artères principales de la ville de Ouargla entre 20h et 22h30 pour fêter, à leur manière, le 5 Juillet à quelques heures des traditionnelles cérémonies organisées à l'occasion. De la place de Souk El Hadjar, près du ksar de Ouargla via l'avenue de la République, l'avenue de la Palestine arrivant enfin sur l'avenue colonel Si El Haouès, «les chômeurs ont saisi l'esprit même du 5 Juillet en signifiant à nos gouvernants que pour nous ce sont 51 ans d'injustice et non d'indépendance que nous avons vécus», affirme Malek Aïbek, autre figure de proue de la CNDDC. Les mêmes interrogations hantent ces chômeurs qui ont réitéré, le 14 mars dernier, à la place Tahrir, leur attachement à la mère patrie et à l'unité nationale au moment où des voix s'élevaient contre la légitimité de leur lutte et les accusaient de séparatistes au sein même du gouvernement, de l'APN et des autres instances élues. Le 24 février, le 5 juillet quel sens donner à ces dates historiques quand on habite sur un pipeline et qu'on peine à trouver un poste de travail. Les chômeurs ont allumé des bougies et scandé des slogans appelant «à faire profiter tous les Algériens d'une vraie indépendance», une indépendance qui veut dire, après 51 ans après le départ des colons, «une vie digne pour tous les citoyens algériens» et faire en sorte que toute la symbolique du 5 Juillet soit ressentie par la communauté nationale. Frapper l'imaginaire collectif, Tahar Belabess remarque qu'il faut absolument que «les plus démunis parmi nous, les chômeurs en premier, gardent l'espoir en ce pays et que les pouvoirs publics sachent que le 5 Juillet est notre fête à tous y compris les chômeurs qui attendent de vraies réponses à leurs problèmes. Hélas pour le moment, ce ne sera ni fête ni indépendance, l'injustice continue».