Chiffres à l'appui, WSJ estime que deux exportateurs de pétrole léger souffrent le plus de cette situation. Il s'agit plus particulièrement du Nigeria et de l'Algérie. Les exportations algériennes de pétrole ont plongé de près de 40% en une année pour son principal client, qui n'est autre que les Etats-Unis, plus gros consommateur d'énergie au monde. La raison ? Il semblerait que ce soit le boom des hydrocarbures non conventionnels, et plus particulièrement des huiles de schiste, lequel pourrait bien porter un coup aux exportateurs traditionnels de pétrole. Prédiction que traders et analystes du marché distillent et prophétisent depuis quelques mois et qui semble cependant se confirmer. Ainsi, l'incontournable Wall Street Journal (WSJ) a estimé vendredi que le boom des hydrocarbures non conventionnels aux Etats-Unis, pour le moins «inattendu», a créé «une révolution sur les marchés mondiaux du pétrole» dans la mesure où l'appétit américain pour les pétroles légers a baissé en raison de la production US de bruts aux qualités similaires. Chiffres à l'appui, WSJ estime que deux exportateurs de pétrole léger souffrent le plus de cette situation. Il s'agit plus particulièrement du Nigeria et de l'Algérie. Ainsi, selon les derniers chiffres du département américain de l'Energie, les exportations de ces deux pays vers les Etats-Unis ont plongé durant la période allant d'avril 2011 à avril 2012. Les ventes de pétrole nigérian au pays de l'oncle Sam ont chuté de 16% à 12,2 millions de barils/jour, tandis que les ventes algériennes ont piqué du nez et ont reculé de 38% pour atteindre seulement 4,8 millions de barils durant la période cible. Une situation périlleuse dans la mesure où les Etats-Unis ont constitué et constituent encore aujourd'hui le premier marché d'exportation pour les hydrocarbures algériens, notamment le pétrole. Cela pourrait être d'ailleurs l'un des facteurs qui expliqueraient en partie la tendance à la baisse des exportations globales d'hydrocarbures algériens. En tout état de cause, cela n'a pas été sans impact sur les prix de vente. Car contrairement aux cours de référence des bruts commercialisés par les autres membres de l'OPEP, les cours du Sahara blend algérien et du Bonny Light nigérian ont fortement baissé. WSJ, qui reprend le rapport annuel de l'Organisation des pays exportateur de pétrole, rappelle ainsi que le prix du brut nigérian a reculé de 0,4%, tandis que le cours du Sahara blend a lâché 1,3% en une année. A contrario, le reste des pays de l'OPEP ont vu le prix moyen de leur brut de référence s'apprécier d'environ 2 à 3% entre 2011 et 2012. Le Sahara blend paraît le plus touché par le renversement du marché. Un recul des cours qui ne peut toutefois être imputé au seul impact de la révolution des schistes. Ainsi, en plus de subir les fluctuations des prix du brent sur les marchés, le pétrole algérien pâtit de la faiblesse de la demande en raison de la crise économique, particulièrement en Europe, ainsi que de la faiblesse des marges des raffineurs européens. Autant d'éléments qui justifient la baisse de la prime dont jouissait jusqu'à récemment le Sahara blend et sa décote par rapport au brent de la mer du Nord. Cela n'empêche pas certains analystes de demeurer optimistes ; ils s'appuient sur les derniers mouvements de cours pour les mois de juin et de juillet via lesquels la baisse des cours du Sahara blend semble se limiter. Un rehaussement des prix qui se justifie, selon l'agence américaine Platts, par divers facteurs tels que la qualité du Sahara blend, très léger et de faible teneur en soufre lui permettant de répondre à certaines exigences ainsi que l'interruption de la production dans des régions d'Afrique de l'Ouest.