Le rideau est tombé, tard dans la soirée de vendredi, sur le sixième Festival de la chanson et de la musique kabyles. C'est un non-stop de tours de chant que la Maison de la Culture a offert au public composé en grande partie de familles en mal de sortie. Un peu pour dire que la présente édition va dans la continuité de la précédente, la soirée ouvre sur Azaris, l'un des groupes lauréats en 2012. Ils proposeront trois titres avec la reprise de Inas Inas d'Amar Ouzellag, en hommage à l'artiste disparu et auquel est dédié le festival. L'autre groupe, à se produire sur l'impeccable scène montée sur l'esplanade de la Maison de la Culture et également lauréat de l'édition précédente, est Iglen. Le programme verra, sans discontinuer, se succéder une dizaine de noms bien connus de la chanson kabyle : Yacine Zouaoui, Kamel Ben Ahmed, Ferhat Hamdi, Boudjema Agraw, les groupes Anza…. Youyou, ovations et déhanchements, le public a communié avec tous les genres joués. Le festival ayant comme objectif principal de découvrir et d'encourager de jeunes talents, les lauréats du cru 2013 ont été dévoilés dès le début de la soirée. Ainsi, le jury, présidé par le poète et parolier Benmohammed, attribuera la première distinction au groupe Numidia de Tizi Ouzou. Tandis que les deuxième et troisième places sont revenues respectivement aux groupes Tamazgha de Béjaïa et Tikli d'Alger. A ces futures graines de star donc de se confirmer au Festival de la chanson amazighe de Tamanrasset, auquel elles sont inscrites d'office. Pour cela, il faut encore montrer de l'audace. Tel que le suggère, dans sa critique générale, Benmohamed, à tous les artistes ayant participé à la compétition. Nombre d'entre eux, selon le poète, ont prêché par l'antinomie des compositions jouées avec le fonds musical et prosodique que requiert le cachet kabyle. Une âme lyrique kabyle dont «on peut s'imprégner en étudiant la musique des Idhebalen, les déclamations et les variations dans les achouiq des chorales traditionnelles féminines, la lecture des anciens issefra, l'intériorisation du répertoire classique de la chanson kabyle, notamment». Comme il prône à l'adresse des wilayas concernées, un travail de profondeur, pour parvenir à une sélection plus appropriée. En ce sens, il estime utile l'édition d'une brochure du règlement et sa large diffusion par le ministère de la Culture. Kamal Hamadi, parrain du festival, minimise, de son côté, les prestations parfois «mauvaises» de certains concurrents, «l'essentiel étant de voir que, pour la relève, la matière est là et la perfection peut venir par une poursuite de l'effort au conservatoire».