Hier, Maghnia s'est réveillée dans la torpeur, après une journée de mécontentement qui a ébranlé le semblant de sérénité dont on l'a toujours affublée. Les services de la voirie s'affairaient à déblayer les routes, avant-hier, brutalement investies par des manifestants qui protestaient contre la saisie de leurs camions. Des manifestants vite rejoints par des casseurs, dans leur majorité des mineurs, mus par des motivations qu'on ignore toujours. En fait, les revendications, au début claires, s'étaient vite « enrichies » par d'autres d'ordre social. Comme une rivière qui charrie tout sur son passage. Des policiers sont positionnés devant les structures étatiques. Des éléments de la brigade de l'intervention rapide sont stationnés sur les points stratégiques de la ville. Discrètement. Des véhicules blindés sillonnent les artères. Sans ostentation. Aux alentours du tribunal, des familles des personnes mises en garde à vue attendaient que leurs enfants soient déférés devant le juge. Peine perdue, les détenus sont toujours au commissariat. Deux camions blindés de la police sont positionnés des deux côtés de la rue. Avant-hier, le parquet était le premier édifice étatique à avoir subi la colère des protestataires chauffés à blanc. L'heure est aux bilans, mais il est difficile de chiffrer les pertes matérielles, même si à première vue, les dégâts ne sont pas grands. Quant aux personnes arrêtées, le nombre s'élève à 41. Selon des sources hospitalières, on a enregistré trois blessés sans gravité au sein des manifestants.