Un train a déraillé vendredi vers 17h à la gare de Brétigny-sur-Orge dans la banlieue sud de Paris. L'accident a fait 6 morts, 30 blessés dont 8 dans un état grave. Trois enquêtes simultanées ont été diligentées pour déterminer les raisons de ce drame qui a plongé la France dans un profond émoi. Paris (France) De notre bureau Les Français sont sous le choc après le déraillement vendredi, en fin d'après-midi, d'un train de voyageurs reliant Paris à Limoges. Le train a déraillé au niveau de la commune de Brétigny-sur-Orge dans l'Essonne (banlieue sud de Paris) faisant 6 morts, 30 blessés dont un dans un état grave, selon le Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Les deux premiers wagons se sont couchés sur le quai de la gare, entraînant les quatre autres wagons dans leur renversement. Les témoins ont décrit des scènes de catastrophe, digne des films d'horreur. Des corps déchiquetés, des vitres et des murs brisés, des dégâts sur les rails et des rames imbriquées les unes dans les autres. Selon un passager, tout le monde était ensanglanté. Les voyageurs criaient et tentaient de s'accrocher à leurs sièges. D'autres ont dit avoir ressenti des secousses terribles avant que le train ne se retourne et ne se couche définitivement sur le quai de la gare. Peu d'éléments sur les raisons de cet accident, qui a mis en émoi toute la France, ont filtré hier. Mais un délégué syndical de la Confédération française des travailleurs (CFDT) a estimé qu'il pourrait s'agir soit d'un problème d'aiguillage, de rupture d'une caténaire (fils électriques reliant les machines qui font rouler le train) ou simplement d'une erreur humaine. En revanche, il a exclu que l'excès de vitesse soit derrière cette catastrophe qui a mobilisé les plus hautes autorités françaises. A commencer par le président de la République qui s'est rendu aussitôt sur les lieux du drame. M. Hollande a manifesté sa solidarité à l'égard des victimes et de leurs familles, et salué la réaction rapide et efficace des secours. François Hollande a promis une triple enquête. La première sera menée par la SNCF, la seconde par la justice et la troisième sera diligentée par le ministère des Transports. L'objectif est de déterminer les raisons exactes de ce déraillement et si celles-ci sont dues à des erreurs humaines ou matérielles. Trois enquêtes diligentées Transportant 370 passagers, le train Paris-Limoges a respecté la vitesse autorisée lors de son passage en gare. Selon Guillaume Pepy, président de la SNCF, le train roulait à une vitesse de 137 km à l'heure, alors que la vitesse limite autorisée était de 150 km à l'heure. En revanche, il n'a pas exclu qu'une erreur d'aiguillage à 200 m avant l'entrée en gare du train ne soit derrière ce drame ferroviaire. «Dans ce genre d'accident, l'accident est soit dû à un problème de roue de train ou à un problème sur les rails», a expliqué M. Pepy, qui a ajouté que «grâce au professionnalisme des cheminots, une collision avec un autre train a été évitée». Par ailleurs, la réaction des secours était rapide et adaptée. Près de 300 pompiers et psychologues ont été mobilisés sur place. Des hélicoptères ont transporté les blessés dans les différents hôpitaux de la région. Près de 200 personnes ont été hospitalisées et pris en charge, mais une trentaine de personne seulement souffraient de blessures sérieuses. Hier dans la nuit, la SNCF a acheminé de gros matériels pour soulever les carcasses en fer afin d'extraire d'éventuels corps qui seraient enfouis sous les décombres et le tas de ferraille parsemés sur la voie. La SNCF a mis en place un numéro vert pour les voyageurs et un dispositif d'informations concernant la circulation. Par ailleurs, le maire de la ville de Brétigny-sur-Orge a mis à la disposition des voyageurs qui n'habitent pas dans Paris et sa région un lieu d'hébergement et offert des vivres. Le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault s'est rendu, lui aussi, sur les lieux de l'accident pour exprimer sa solidarité aux victimes et aux cheminots. Mais d'ores et déjà, une polémique commence à poindre entre la SNCF et le réseau ferré de France (RFF) qui possède les rails. Certains spécialistes des chemins de fer ont reproché au RFF de délaisser les lignes de train corail et d'investir uniquement sur les lignes TGV car plus rentables économiquement. C'est la deuxième catastrophe ferroviaire qu'a connue la France en 25 ans. La première a eu lieu en 1988 à la gare du Nord en plein cœur de Paris. Elle avait causé la mort de 56 personnes.