La SNCF devrait être bénéficiaire en 2012, une "bonne année", selon son président Guillaume Pepy, qui annoncera dans les prochains jours un programme d'économies sur trois ans de l'ordre de 200 à 300 millions d'euros. Devant la Commission du développement durable de l'assemblée nationale, Guillaume Pepy, a estimé que le groupe public aura "un résultat net récurrent nettement positif ce qui permettra de verser un dividende à l'Etat ainsi qu'un dividende salarial aux 150 000 salariés de la SNCF". "L'an passé, le dividende salarial était de 350 euros", a-t-il rappelé. En 2011, la SNCF avait dégagé un bénéfice net de 125 millions d'euros, fortement affecté par des dépréciations d'actifs de 840 millions d'euros, notamment en raison de sa flotte de TGV surdimensionnée. Marge opérationnelle de l'ordre de 3 milliards Guillaume Pepy, a également annoncé que la SNCF dégagerait cette année une marge opérationnelle de l'ordre de 3 milliards d'euros. "Ce sera une bonne année, nous avons très bien tenu les coûts", a-t-il souligné. L'an dernier, la SNCF avait dégagé un chiffre d'affaires de 32,6 milliards d'euros. Malgré la bonne maîtrise des coûts, la SNCF veut aller plus loin et va annoncer dans quelques jours un plan d'économie de 200 à 300 millions d'euros sur trois ans. "C'est un chantier essentiel dans les années de crise qui sont devant nous", avait déclaré Guillaume Pepy, en septembre. Cette politique de réduction des coûts ne devrait pas affecter l'emploi. Le groupe SNCF (250 000 salariés) a prévu d'embaucher sur l'ensemble de 2012 10 000 personnes, dont plus de la moitié (5 300) pour l'établissement public (Epic), l'entreprise historique SNCF (156 000 cheminots). Réduire les frais de structure et optimiser la politique d'achats Le groupe entend notamment économiser en réduisant ses frais de structure, en optimisant sa politique d'achats, et compte épargner 10 millions d'euros de loyer par an en déménagent en 2013 son siège de Paris-Montparnasse vers Saint-Denis. L'entreprise prévoit aussi d'être moins gourmande en énergie, alors qu'elle anticipe une hausse de 7% par an du prix de l'électricité, et veut doubler la part des énergies renouvelables de 12 à 24% dans sa consommation énergétique, largement dominée actuellement par le nucléaire (65%). TGV low cost depuis l'IdF vers le sud-ouest Par ailleurs, Guillaume Pepy, a déclaré devant les députés que la SNCF pourrait lancer prochainement des TGV low cost depuis l'Ile-de-France vers le sud-ouest de la France, après le lancement de l'offre vers le sud-est en avril. "Nous lançons en avril prochain une nouvelle liaison entre les gares TGV de l'Ile-de-France et les régions du sud-est et demain, sans doute, du sud-ouest", a déclaré GuillaumePepy. Il a également affirmé que les concurrents de la SNCF voulant entrer sur le réseau ferré français étaient favorables au projet de réforme ferroviaire engagé par le gouvernement, ce que contestent toutefois certains d'entre eux. Projet de réforme ferroviaire Le gouvernement a annoncé le 30 octobre un projet de réforme ferroviaire qui prévoit la création d'un pôle public unifié dans lequel la SNCF jouera un rôle central. L'agence de notation financière Moody's, qui a abaissé lundi d'un cran la note de la France, la privant de son triple A, a annoncé mardi qu'en conséquence, la SNCF et le gestionnaire du réseau RFF, entreprises publiques, perdaient aussi un cran, respectivement à Aa2 et Aa1.